Hugues Renson, Benjamin Griveaux ou Cédric Villani ? La commission nationale d'investiture de LREM doit rendre en soirée son verdict, lequel doit ensuite être entériné par un bureau exécutif.
Mardi, les commissaires du parti ont entendu successivement les trois prétendants - tous députés - pendant une heure et demie chacun.
Hugues Renson a salué "la qualité d'écoute de la commission qui (lui) a permis de défendre ce projet pour les Parisiens et ses solutions concrètes". Celui qui fut proche de Jacques Chirac a par ailleurs réitéré ses critiques contre un calendrier jugé trop précipité, en appelant à davantage de temps "pour débattre".
Le mathématicien Cédric Villani a pour sa part indiqué avoir "acquis la conviction qu'(il) devait être investi pour apporter demain à Paris le renouvellement, un projet politique qui se base sur la nouveauté".
Celui qui avait suscité la circonspection - voire la raillerie - lorsqu'il avait annoncé sa candidature a gagné en épaisseur ces dernières semaines, fort de sondages flatteurs qui le placent au même niveau d'intentions de vote que celui de Benjamin Griveaux.
Il a par ailleurs réussi une démonstration de force, la semaine dernière, en réunissant plus de 600 personnes lors d'un meeting de plus de deux heures dans un théâtre de la capitale.
Cédric Villani a encore pu s'enorgueillir du ralliement de deux adversaires, Mounir Mahjoubi et Anne Lebreton, au cours de la semaine passée.
Outre ces soutiens politiques, une vingtaine de partisans du mathématicien ont assuré l'ambiance, mardi après-midi, devant le siège de La République en marche où se tenait la commission, l'encourageant de vivats et scandant "Villani, Paris".
Hidalgo bien placée
Celui qui a reçu la prestigieuse médaille Fields en cultivant une image singulière, broche araignée sur le revers de veste et lavallière bouffante, s'il n'est pas favori, est parvenu à atteindre le statut de challenger.
De nature à inquiéter Benjamin Griveaux, dont la désignation, il y a encore quelques semaines, ne devait être qu'une formalité?
L'ancien porte-parole du gouvernement a, quoi qu'il en soit, entendu consolider sa stature mardi en s'entourant de nombreux soutiens, notamment les députés Olivia Grégoire, Sylvain Maillard ou Pacôme Rupin, mais aussi d'ex-candidats ralliés, Christophe Bargeton et Antonio Duarte.
"C'était un exercice très sérieux", a-t-il souligné auprès de l'AFP, en expliquant que les membres de la commission avaient "testé les propositions, parfois les contradictions s'il y en avait, et la capacité à faire" ce projet.
"On me dit arrogant, cassant mais jamais insincère", avait-il par ailleurs fait valoir dans un entretien au Point, en début de semaine, en réponse aux critiques récurrentes sur son image.
Une fois désigné, le candidat LREM pour la mairie de Paris aura la tâche de rassembler, d'abord ses concurrents d'hier - ils s'y sont tous engagés, même si d'aucuns mettent en garde contre des tentations d'aventures personnelles -, ensuite à gauche et à droite.
"Paris ne se gagne ni à gauche ni à droite, mais dans le rassemblement de l'écologie sociale au progressisme", a soutenu Cédric Villani, mardi soir à l'AFP.
Hugues Renson a pour sa part tendu la main à Pierre-Yves Bournazel et Gaspard Gantzer, deux candidats "indépendants" mais Macron-compatibles, alors que les sondages laissent entrevoir de sérieuses chances de réélection de la maire sortante, la socialiste Anne Hidalgo.
"Il est temps pour nous de nous mettre en ordre de bataille", a exhorté Benjamin Griveaux à l'issue de son grand oral.
Faut-il s'attendre à des surprises, notamment à une prorogation de la décision, comme l'ont évoqué certains la semaine dernière? Peu en sont désormais convaincus. Mais "la CNI nous a demandé de nous tenir à disposition (mercredi) après-midi", a confié Benjamin Griveaux. "Au cas où ils auraient besoin de nous parler."
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