Voilà le jugement d'un couple dans lequel la violence conjugale semble, paradoxalement, être le ciment de l'entente. C'est dans la nuit du 18 avril 2019 que les services de gendarmerie interviennent au domicile des prévenus à Yvetot (Seine-Maritime), appelés par une voisine qui a entendu des cris et des bruits de casse d'objets à l'intérieur de l'appartement. À leur arrivée, les gendarmes constatent des signes de lutte et beaucoup de personnes sur place. En effet, le couple de prévenu a invité des amis pour fêter un anniversaire.
Outre les dégâts matériels, les fonctionnaires relèvent de nombreuses traces de sang sur le sol. Un rapide entretien permet d'affirmer un état d'alcoolémie avancé chez les prévenus, qui sont couverts de sang. Dans la chambre voisine, les enquêteurs retiennent également la présence de la petite fille du couple, âgée de 18 mois. Elle fera l'objet d'une ordonnance de placement après les faits. Un examen médical précise également un dépistage au cannabis positif chez le prévenu. Quant à sa concubine, elle est évacuée pour être soignée et se voit prescrire une interruption temporaire de travail de 21 jours, ramenée à trois jours par un second médecin.
Un pugilat général
Les deux prévenus se renvoient la balle quant au motif de l'agression. Il est dit que le pugilat général s'est produit alors que la prévenue voulait baisser le volume du son de la musique, car leur enfant dormait. Le prévenu accuse sa compagne d'être hystérique et régulièrement alcoolisée. Les invités confirment que ces deux-là se sont violemment battus. Le casier judiciaire du prévenu affiche plusieurs mentions pour violences sur conjoint et vols, celui de sa concubine porte neuf condamnations pour vols, violences et escroqueries. Le procureur de la République se pose la question de savoir "qui a tapé qui" et ajoute que "les relations de violences nourrissent le couple pour exister".
Ceux-ci en conviennent d'ailleurs, car "tout va bien dorénavant", disent-ils. Pour leur défense, "il faut aider ce couple à se reconstruire". Après délibérations à l'audience du vendredi 5 juillet 2019, le tribunal correctionnel de Rouen les déclare coupables des faits reprochés et condamne le prévenu à une peine de huit mois de prison avec sursis ainsi qu'à une mise à l'épreuve de deux ans. Sa compagne écope de quatre mois de prison entièrement assortis du sursis et d'une mise à l'épreuve de deux ans.
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