Un communiqué lapidaire, aussi corrosif qu'inattendu pour lancer la saison 2019/20. "Ce lundi 8 juillet, Neymar était convoqué pour la reprise des activités du groupe professionnel du PSG. Le (club) a constaté que le joueur ne s'était pas présenté à l'horaire et au lieu convenus, et ce sans en avoir été autorisé au préalable par le club", a dénoncé la formation de la capitale sur son site internet.
Blessé à la cheville avec la sélection brésilienne avant la Copa America, le N.10 parisien (27 ans) n'avait pourtant pas l'intention de boycotter la reprise, selon plusieurs médias, malgré ses envies de départ confirmées vendredi par le président du FC Barcelone.
Au Brésil pour fêter dimanche la victoire de la Seleçao dans la compétition sud-américaine, "Ney" s'imaginait davantage pouvoir bénéficier d'un régime dérogatoire en raison de ses "engagements commerciaux et institutionnels", selon la société NR Sports, qui gère sa communication.
Le PSG était même "au courant" de son absence programmée, à en croire son père et agent Neymar Senior.
"Le motif (de l'absence) est connu et prévu depuis un an, dans le cadre des activités de l'Institut Neymar. Nous ne pouvions pas les reporter et il se représentera le 15 juillet. C'est aussi simple que ça, pas de polémique. Le PSG est au courant et participe aux activités de l'institut", a-t-il affirmé au site de la chaîne Fox Sports, quelques minutes seulement après la missive du PSG.
"Ciao!"
Critiqué pour sa trop grande mansuétude envers sa superstar depuis son arrivée en grande pompe à l'été 2017 contre 222 millions d'euros, le club parisien a changé radicalement sa communication pour affirmer une autorité bafouée par ses nombreux écarts.
Première étape de cette reprise en main, le ton ferme utilisé par le président parisien Nasser Al-Khelaïfi, mi-juin, à l'issue d'une fin de saison globalement ratée.
"Les joueurs vont devoir assumer leurs responsabilités encore plus qu'avant. Il faut que ça soit complètement différent. Ils ne sont pas là pour se faire plaisir. Et s'ils ne sont pas d'accord, les portes sont ouvertes. Ciao! Je ne veux plus avoir de comportements de stars", avait-il fustigé, sans citer Neymar, dans un entretien à France Football.
Et pour cause, le club de la capitale a certes terminé champion de France mais a encore été éliminé de façon humiliante dès les 8e de finale de Ligue des champions. Sa défaite sans gloire en finale de la Coupe de France, ainsi qu'un certain manque de motivation dans les dernières rencontres de championnat, ont surtout ravivé les voix critiquant le statut particulier dont bénéficie "Ney" dans la capitale.
Dernier épisode marquant, son départ au Brésil avant la fin de la saison, sans même que son entraîneur n'ait été consulté...
La dérogation avait été accordée, selon la presse, par l'ancien directeur sportif Antero Henrique, remplacé depuis par Leonardo, titulaire du poste entre 2011 et 2013. Grand maître de la nouvelle communication sportive, le dirigeant brésilien semble déjà appliquer ce qu'il avait pressenti en 2017, quelques semaines après l'arrivée de Neymar à Paris.
Poker menteur avec Barcelone
"Qu'importe si Neymar est Neymar, si Cristiano Ronaldo est Cristiano Ronaldo. Le club, c'est une institution à respecter. C'est lui qui va guider le projet, ce n'est pas Neymar", avait-il déclaré sur Canal+. Prémonitoire.
Accusé de viol en juin par une Brésilienne pour des faits qui se seraient produits à Paris, une version réfutée par le père du joueur qui évoque un "piège", "Ney" avait déjà vu le PSG le soutenir avec une extrême prudence. Le dernier signe d'un départ inéluctable ?
"Nous savons que Neymar veut quitter le PSG", avait confirmé le président du FC Barcelone, Josep Maria Bartomeu, vendredi dernier. "Je le sais parce que je l'ai lu dans la presse et je le sais aussi parce que je rencontre souvent Nasser (le président parisien Nasser Al-Khelaïfi, NDLR) dans les comités de l'UEFA".
"Nous le savons mais nous savons aussi que le PSG ne veut pas que Neymar s'en aille. Par conséquent, il n'y a pas de dossier" Neymar, avait-t-il ajouté, affirmant qu'Ousmane Dembélé est "meilleur" que le Brésilien.
Pas le meilleur signal à envoyer à la vedette brésilienne, qui ambitionnerait de revenir dans le club où il a brillé pendant quatre ans (2013-2017) et remporté une Ligue des champions (2015). Mais une manière habile de faire baisser son prix ? Le poker menteur ne fait que débuter entre toutes les parties...
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