"Nous lançons autour du Grenelle une mobilisation nationale avec une grande consultation citoyenne et une campagne pour interpeller toute la société", ajoute la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, qui précise que "Brigitte Macron s'engagera" personnellement dans ce dossier.
Le président Emmanuel Macron a lui-même reconnu samedi soir que la République n'avait "pas su (...) protéger" les victimes de meurtres commis par des conjoints ou anciens compagnons, dans un message sur Facebook égrenant les prénoms d'une cinquantaine de femmes.
"La violence qui vous a coûté la vie nous écœure, nous révolte", affirme-t-il.
Le "Grenelle contre les violences conjugales", qui sera introduit par Edouard Philippe "et réunira les ministres concernés, acteurs de terrain, services publics, associations, familles de victimes", s'ouvrira le 3 septembre, "le 3/9/19, en écho au numéro 3919", la ligne téléphonique consacrée aux femmes victimes de violences, relève Marlène Schiappa.
Environ 2.000 personnes selon les organisateurs, 1.200 d'après la police, se sont rassemblées samedi place de la République pour exiger des mesures immédiates contre les féminicides, à l'appel d'un collectif de familles et proches de victimes qui avait réclamé dans une tribune un "Grenelle des violences faites aux femmes".
Dans son interview au JDD, Marlène Schiappa annonce qu'elle s'adressera jeudi "à l'ensemble des préfets de France pour les mobiliser".
"Dès la semaine prochaine, je recevrai de nouveau toutes les associations financées par l'État pour avancer. Ce processus se conclura le 25 novembre, pour la Journée contre les violences envers les femmes", précise la secrétaire d'Etat. A cette date, en 2017, Emmanuel Macron avait érigé l'égalité femmes-hommes en "grande cause du quinquennat".
Depuis, "le gouvernement agit sans relâche", assure Marlène Schiappa face aux critiques, citant le lancement d'une plateforme de signalement, le "recrutement de 73 psychologues dans les commissariats", l'augmentation des moyens du 3919 "pour donner un objectif de réponse à 100%" des appels. "Et l'inspection générale de la justice a été saisie le 21 juin" pour enquêter sur d'éventuels dysfonctionnements, rappelle-t-elle.
Le Grenelle doit permettre de "construire des mesures encore plus efficaces, au plus près du terrain".
Pour autant, "il ne suffit pas de signer un chèque pour qu'il n'y ait plus de féminicides", prévient la secrétaire d'Etat. Elle prend l'exemple des "téléphones grave danger", remis pour six mois aux femmes menacées: "880 sont financés par l'État, seuls 302 sont actifs! Les autres dorment dans un placard quelque part, faute de décisions de justice".
Dans une tribune également publiée par le JDD, 18 avocates de la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF), qui gère le 3919, dénoncent de leur côté "les carences du système judiciaire" et regrettent que le parcours des victimes s'apparente toujours à "un parcours de combattante".
Si l'on prend en compte les couples officiels comme les non-officiels (du mariage à la relation épisodique), 130 femmes sont mortes en 2017 en France, tuées par leur conjoint ou ex, contre 123 en 2016, selon les dernières données du ministère de l'Intérieur.
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