Il avait été jugé à deux reprises en comparution immédiate pour s'être attaqué à une trentaine de chats dans l'agglomération caennaise en juin et juillet 2018. Vendredi 5 juillet 2019, cet homme de 51 ans devait être jugé pour une autre affaire, celle du meurtre d'un jeune chien qu'il aurait poignardé dans son box de la SPA de Verson (Calvados). Mais l'audience a été renvoyée au 22 novembre 2019, et la première expertise neurologique réalisée dans ce dossier a été annulée. Une autre sera établie d'ici la prochaine audience, à la demande de certaines victimes.
Un médicament mis en cause
L'audience prévue le 25 mars 2019 avait déjà été renvoyée au vendredi 5 juillet 2019 afin qu'une expertise neurologique puisse être établie, et révèle l'impact du traitement du prévenu, atteint de la maladie de Parkinson, sur son comportement au moment des faits. "Les experts se sont prononcés", explique Maître Mari, avocate du prévenu, "et ils ont confirmé la littérature scientifique en la matière, à savoir que chez certains malades atteints de la maladie de Parkinson qui se voient prescrire des agonistes dopaminergiques, il y a des effets secondaires qui peuvent être extrêmement graves. C'est ce qu'on appelle les troubles du contrôle des impulsions, qui peuvent amener certains patients, sous l'effet de ces médicaments, à ne plus pouvoir contrôler leurs actes."
Cette première expertise neurologique du dossier (il y a eu jusqu'ici deux rapports d'expertise psychiatrique), déposée le 1er juillet 2019, n'a cependant pas suffi à convaincre certaines victimes de l'audience de ce vendredi 5 juillet, qui ont sollicité une contre-expertise. "Plusieurs tribunaux correctionnels ont d'ores et déjà eu à juger des individus comme mon client atteint de la maladie de Parkinson et qui ont commis des actes répréhensibles à cause de ces médicaments", poursuit Maître Mari. "En ce qui concerne les sévices sur les animaux, c'est très peu connu, mais un cas publié dans une revue scientifique a été révélé en 2015. Un Argentin de 33 ans avait adopté des comportements similaires à celui de mon client puisqu'il a étranglé un grand nombre de chats sous l'effet de ces médicaments." L'expertise neurologique du prévenu qui prouvait le rôle des médicaments sur ses facultés a pourtant été annulée par le juge ce vendredi 5 juillet.
Les amoureux des animaux demandent justice
Jugé à un an de prison ferme pour l'attaque et la torture d'une trentaine de chats de l'agglomération caennaise, le prévenu n'a pas encore été incarcéré. Ce qui suscite l'indignation de ceux qui défendent la cause animale, comme Michèle Sussingeas, responsable de l'association L'école du chat de Caen. Elle s'était portée partie civile lors du procès de 2018 concernant l'agression d'une trentaine de chats. Un des chats de son association avait été victime des actes du prévenu. Un matin, Tartiflette, avait été retrouvé dans une haie par sa famille d'accueil avec des fractures. Peu avant le procès prévu le 5 juillet 2019, Michèle Sussingeas espérait que le prévenu soit sanctionné. "Les peines sont totalement insuffisantes, toute personne qui maltraite un animal devrait tout au moins faire un peu d'emprisonnement", explique Michèle Sussingeas. "Je suis désolée pour sa famille et ses enfants, parce que ça a dû être difficile à accepter, c'est quelqu'un qui n'a jamais eu de problème de justice, mais c'est ce qu'il mérite." Devant le tribunal correctionnel de Caen, quatre personnes affichaient une banderole pour exprimer leur soutien à Inca, le chien poignardé, qui était âgé de 4 ans.
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