"La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a ordonné la mise en liberté de la passagère et son placement sous contrôle judiciaire strict comportant notamment l'interdiction d'entrer en contact avec Kylian L.", le conducteur du véhicule, a indiqué le parquet général à l'AFP.
"Nous prenons acte, cette décision me surprend, les familles sont plus que meurtries, elles ont l'impression qu'on leur a retiré une deuxième fois leur enfant", a réagi leur avocat, Me Philippe Courtois, rappelant qu'il y avait toujours "beaucoup de doutes et de zones d'ombres dans le déroulement des faits après l'accident, les conditions de la cavale des deux protagonistes, les aides éventuelles dont ils ont pu bénéficier, l'emprise ou non exercée sur la passagère par Kylian, son ex-petit ami".
"La demande de remise en liberté était fondée par son accueil, soit par ses parents, soit par un membre de sa famille à l'autre bout de la France", a-t-il précisé, jugeant toutefois que "les conditions de remise en liberté ne sont pas remplies".
"Certes, ce n'est pas elle qui tenait le volant mais j'espère qu'on ne va pas perdre de temps dans les confrontations, les reconstitutions qui vont être nécessaires pour établir la vérité et que cette remise en liberté ne représente pas un risque pour l'instruction", a ajouté l'avocat.
Contactée par l'AFP, l'avocate de la passagère, Me Élodie Grelot, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Jeudi, lors de l'audience à Rennes, la passagère de 21 ans, Gaëlle T., avait contesté son implication et sa responsabilité dans l'accident. Elle avait également rappelé avoir porté plainte pour harcèlement contre Kylian en 2018.
Incompréhension
"On est surpris de cette décision qui a été difficile à encaisser pour la famille", a déclaré à l'AFP Ahmet Makas, porte-parole de l'association culturelle turque de Lorient, en contact direct avec les familles des victimes.
"C'est une non prise en considération de la famille, des enfants. Ce sont des choses qui sont graves et qui restent impunies, c'est désolant pour la famille", a-t-il poursuivi.
A l'annonce de la nouvelle, le père de l'enfant décédé est resté selon lui "sans voix et abasourdi". "C'est comme un coup de massue, on ne s'attendait pas à une décision aussi clémente de la justice", a ajouté M. Makas.
La jeune femme avait été arrêtée le 12 juin à Caudan (Morbihan), non loin des lieux du drame, après s'être présentée spontanément au domicile d'un particulier, à l'issue de trois jours de cavale. Elle avait été mise en examen deux jours plus tard pour non assistance à mineurs de moins de 15 ans en danger et placée en détention provisoire. Elle encourt une peine maximale de sept ans de prison.
Killian L., 20 ans, a été arrêté à Lanester le 18 juin et écroué le soir-même. Poursuivi notamment pour homicide et blessures involontaires aggravés, il encourt 10 ans de prison.
L'accident s'est produit le 9 juin après un refus d'obtempérer du conducteur, alors que le véhicule était suivi à distance par la gendarmerie. Le véhicule a percuté une voiture, sans faire de blessés, avant de faucher les enfants de neuf et sept ans, deux cousins, sur un trottoir.
L'enfant grièvement blessé est sorti du coma la semaine dernière. "Son état est toujours préoccupant, il est en soins intensifs. Ce n'est pas encore gagné mais il y a du positif", a précisé Ahmet Makas.
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