"D'un point de vue formel, (la rencontre) s'est bien passée, sur le fond, nous avons réaffirmé notre attente et notre volonté d'un véritable dialogue", a déclaré à la presse le président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre et le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni qui a duré plus d'une heure.
"La démocratie a parlé en Corse à trois reprises (...) nous avons rappelé ce fait démocratique et la nécessité de le prendre en compte", a ajouté à ses côtés M. Talamoni, qui avait boudé un précédent rendez-vous à Matignon en juillet 2018. "Il y a véritablement un problème" dans le fait que les revendications des nationalistes ne soient pas entendues, a-t-il estimé.
Au coeur des tensions, la fin de non-recevoir opposée par le président de la République et le gouvernement aux principales revendications des nationalistes: co-officialité de la langue corse, création d'un statut de résident, rapprochement des prisonniers corses, et plus généralement une autonomie accrue.
Reconnaissant mercredi qu'il n'y avait pas eu "d'avancées" à proprement parler, M. Simeoni a poursuivi: "Le Premier ministre et les ministres qui l'accompagnaient ont écouté nos demandes, notre démonstration. (...) Nous n'attendions pas forcément de réponse immédiate aujourd'hui. Ce que nous attendons (...), c'est une modification profonde du cap pris par le gouvernement et l'Etat en Corse, nous espérons que cela sera le cas dans les jours et dans les semaines à venir".
M. Simeoni a aussi jugé qu'il était "trop tôt" pour estimer si le gouvernement avait changé de méthode: "Le Premier ministre nous a écoutés, il lui appartient maintenant de dire ce qu'il compte faire et à travers également sa parole, nous attendrons la position de chef de l'État, puisque je pense que tout le monde a bien compris qu'in fine, c'est lui qui donnera le +la+".
"L'acte I des relations entre la Corse et l'Etat a manifestement été manqué et peu importe aujourd'hui de savoir qui porte la responsabilité principale de cet échec. Ce qui compte, c'est de savoir si oui ou non il y a la volonté d'ouvrir un acte II qui permette d'aller vers un véritable dialogue et la recherche d'une solution politique (...) . Nous, nous avons cette volonté, (...) nous espérons qu'il y aura la même volonté du côté de Paris", a-t-il conclu.
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