L'annonce qui n'a pas encore été commentée par les deux parties, intervient après des manifestations de masse qui ont vu des dizaines de milliers de personnes déferler dimanche dans les rues de la capitale et ailleurs au Soudan, pour appeler les généraux à céder le pouvoir aux civils.
Depuis la destitution en avril du président Omar el-Béchir, le Conseil militaire de transition est engagé dans un bras de fer avec le principal mouvement de contestation, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC).
Les négociations avaient été suspendues le 20 mai. La tension était montée d'un cran avec la dispersion meurtrière le 3 juin d'un sit-in de manifestants, installé devant le QG de l'armée à Khartoum, un drame qui a fait des dizaines de morts et provoqué un tollé international.
L'Ethiopie et l'Union africaine (UA) ont engagé une médiation pour une reprise des pourparlers, élaborant un plan de transition.
"Nous avons invité les deux parties à se réunir demain, un lieu et une heure ont été déterminés pour eux", a indiqué en conférence de presse le médiateur de l'UA, Mohamed El-Hacen Lebatt.
Un point de contentieux demeure : la composition de la future instance qui doit diriger la transition, même si les deux camps ont considéré l'initiative dans son ensemble comme "une bonne base pour les négociations", selon le diplomate.
"Pour des motifs politiques et sécuritaires, il n'est pas approprié de dévoiler ni l'heure ni le lieu" de la réunion, a souligné M. Lebatt.
"Table des négociations"
Le plan de médiation, dont l'AFP a pu obtenir une copie, prévoit une instance de transition, un "Conseil souverain", constitué de huit civils et sept militaires.
Sur les huit civils, sept seraient issus de l'ALC, tandis que le dernier serait choisi par les deux camps.
Ce "Conseil souverain" sera présidé par un des militaires pendant 18 mois, avant qu'un civil ne prenne la relève jusqu'à la fin de la transition, qui doit durer au total trois ans, d'après le document.
"Il y a toujours un seul point de divergence, c'est le Conseil souverain", a souligné durant la conférence de presse le médiateur éthiopien Mahmoud Drir.
L'invitation des médiateurs a été faite au lendemain de l'annonce par la contestation d'une grande manifestation le 13 juillet suivie par une campagne de désobéissance civile. Une campagne similaire, menée du 9 au 11 juin, avait quasiment paralysé la capitale.
Déjà avec les manifestations de dimanche, la contestation a démontré que sa capacité à mobiliser restait intacte, malgré un important dispositif sécuritaire et un blocage d'internet en vigueur depuis près d'un mois.
Dix personnes ont été tuées et plus de 180 blessées dans les violences en marge de ces rassemblements dimanche, selon les autorités.
Ces morts portent à 136 le nombre de victimes de la répression depuis la dispersion du sit-in, qui avait fait à elle seule une centaine de morts selon un comité de médecins proche de la contestation. Les autorités comptent pour leur part 71 morts depuis le 3 juin.
Eviter "l'escalade"
Les deux camps avaient suspendu en mai leurs pourparlers, en grnade partie à cause de la composition de l'instance de transition, chaque partie voulant prendre la tête de cet organe.
Par ailleurs, le plan de transition Ethiopie-UA n'évoque plus un quota de 67% alloué à l'ALC au sein d'un conseil législatif, qui va faire office de Parlement de transition.
Ce pourcentage avait été accepté par les deux parties avant la rupture des négociations. Mais il avait été vivement critiqué ces dernières semaines par le Conseil militaire, qui demandait sa révision.
"Il est essentiel d'éviter la confrontation et l'escalade. Il est clair que l'opposition et l'armée ont besoin l'un de l'autre, et ont besoin d'arriver à un accord et d'éviter l'escalade", a mis en garde mardi le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash.
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