C'est un artiste, qui s'impose une vraie discipline de travail, quotidienne. "Le matin, j'aime bien travailler au café, sur les quais de Rouen. Il faut que ça bouge autour de moi, ça me stimule.", explique Erick Lasnel qui a fait des deux dernières lettres de son prénom un pseudo, Ceka. L'après-midi, il regagne son bureau sur les hauteurs de Rouen pour taper ses pages... D'aussi loin qu'il se souvienne, la BD a toujours été une passion. "J'avais des goûts très classiques avec l'univers des BD franco-belges, comme Tintin ou Astérix.", confie-t-il. Jusqu'à ces années lycées, qui ont été un déclic, lorsqu'il a découvert les Fluide Glacial et autre Métal hurlant. "Ça a changé ma manière de voir la BD et stimulé mon travail d'auteur. J'ai compris qu'on pouvait faire des histoires plus adultes dans des univers plus contemporains."
Déjà à cette époque, Ceka écrivait et dessinait. Tellement bien d'ailleurs qu'il a passé avec succès le concours des Beaux-Arts. C'est pourtant vers la publicité que l'auteur va se tourner. Une carrière qui durera quinze ans et qu'il tâchera d'allier avec sa passion. Jusqu'à ce que ce ne soit plus possible. "J'ai arrêté la communication quand j'ai commencé à travailler huit jours sur sept.", dit-il maintenant en souriant. Il revient alors s'installer à Rouen pour se consacrer pleinement à son travail d'auteur, en collaboration la plupart du temps avec des dessinateurs qu'il a rencontré lorsqu'il publiait dans des Fanzines. Des maisons d'édition commencent à le suivre, comme les Rouennais de Petit à Petit. Les collaborations avec la presse se font régulières, comme avec Cosinus.
La consécration Angoulême
Et puis viennent les premiers succès marquants comme Billy Wilde en 2008. "C'est un Western gothique qui m'a vraiment fait connaître du public BD et des autres auteurs.", se souvient le scénariste. La consécration arrive avec Lutte majeure en 2010, l'histoire vraie de cette symphonie jouée en août 1942 pendant le siège de Leningrad. Un album qui lui vaudra plusieurs prix et une nomination au festival d'Angoulême. "Cela a été une reconnaissance médiatique et ça m'a permis d'avoir un prix de page plus intéressant."
Le scénariste a aussi trouvé un style dans lequel il excelle : celui du récit historique, de la petite histoire dans la grande. En mai dernier, il signe Apollo 11 avec les dessins de Yigaël. L'histoire de la première expédition lunaire à travers les yeux de Neil Armstrong. Ceka reste aussi un grand amoureux de sa Normandie. Il a collaboré à un nouvel album d'une série sur les sites gallo-romains normands, cette fois sur Juliobona (désormais Lillebonne), qui doit sortir au mois d'octobre.
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