Un accord semblait possible pour désigner le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans à la présidence de la Commission européenne, mais les discussions achoppaient sur les deux autres fonctions: la présidence du Conseil et le chef de la diplomatie, a indiqué à l'AFP un des négociateurs.
L'objectif est d'avoir un accord sur les quatre fonctions, ce qui inclut la présidence de la Banque centrale européenne, a-t-il précisé. Le président français Emmanuel Macron a exigé la désignation de deux femmes et une équilibre géographique impliquant l'attribution de l'un des postes à une personnalité de l'Est de l'Europe.
"Ce sommet a été très mal préparé", a lâché un diplomate européen contrarié par des consultations insuffisantes selon lui sur la proposition qu'avait soumise aux 28 le président du Conseil, le Polonais Donald Tusk.
Merkel contestée
Le sommet avait commencé avec trois heures de retard. Il a été suspendu vers 23h30 pour permettre à M. Tusk de mener des consultations bilatérales avec chacun des dirigeants, a annoncé son porte-parole. Et elles étaient toujours en cours après 06H00 (04H00 GMT).
A son arrivée au Sommet, la Chancelière allemande Angela Merkel avait annoncé s'attendre à une réunion difficile.
Premier parti politique au Conseil et au Parlement européen, le PPE a vu son candidat, l'Allemand Manfred Weber, recalé lors du précédent sommet le 20 juin.
Il a accepté de soutenir la nomination du candidat de la famille sociale-démocrate, le Néerlandais Frans Timmermans, à condition d'obtenir les présidences du Parlement européen et du Conseil.
Les sociaux-démocrates, deuxième force politique au Conseil et au Parlement, soutiennent la revendication du PPE. Mais les Libéraux réclament aussi la présidence du Conseil.
Les consultations menées pendant toute la nuit par le président du Conseil, le Polonais Donald Tusk, a cherché à sortir de cette impasse.
La droite tient la clé de ces nominations. Aucune solution ne peut être avalisée sans le soutien de cette famille politique, car aucune majorité n'est possible sans les votes de son groupe au Parlement européen
La plupart des dirigeants "peuvent vivre" avec l'accord Timmermans-Weber et les discussions portent sur les autres postes, a indiqué à l'AFP un négociateur aux premières heures de la journée de lundi.
"C'est compliqué pour la présidence du Conseil", a-t-il ajouté. Deux personnalités libérales sont citées pour le poste: la Danoise Margrethe Vestager et le Belge Charles Michel. Le PPE a avancé le nom du président roumain Klaus Iohannis.
La France pourrait demander la présidence de la BCE, selon cette même source. Plusieurs candidates sont citées, dont Danièle Nouy, présidente du conseil de supervision au sein de la Banque centrale européenne et Sylvie Goulard, sous- gouverneure de la Banque de France.
Combien de sommets ?
Un nouveau sommet sera peut être nécessaire pour boucler un accord. La date du 15 juillet est évoquée: elle correspond à la deuxième session du Parlement européen, issu des élections de mai.
L'Assemblée doit impérativement élire son nouveau président lors de sa session inaugurale mercredi 3 juillet.
"Le choix du président du Parlement est totalement indépendant (...) Nous élirons notre président le 3 juillet quel que soit le résultat" du sommet, a affirmé dimanche le président sortant, l'Italien Antonio Tajani, membre du PPE.
Si un accord est trouvé lundi par les chefs d'Etat et de gouvernement, le Parlement pourra se prononcer sur leur candidat lors de sa seconde session du 15 au 18 juillet. Il lui faudra obtenir au moins 376 voix pour être élu.
A l'issue de ce troisième sommet sur les postes clés, l'accord pourrait être limité à la seule présidence de la Commission, comme en 2014. A l'époque, un sommet extraordinaire avait été convoqué fin août pour nommer le président du conseil et le chef de la diplomatie.
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