Ils habitent sur la rive gauche de l'agglomération de Rouen, à Elbeuf (Seine-Maritime) ou dans le Roumois (Eure) et sont venus apporter un peu d'eau au moulin de la cause écologiste contre les pesticides.
33 "pisseurs volontaires" ont déposé plainte devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Rouen, vendredi 28 juin 2019. Le 23 mars, ils ont participé à un dosage du glyphosate dans leur urine. Et comme pour tous les autres volontaires qui se sont prêtés au jeu aux quatre coins de l'hexagone, les résultats sont sans appel. Tous présentent un taux de glyphosate largement supérieur à celui qui est autorisé dans l'eau du robinet.
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Nina Chartier a même un taux de 2,052 ng/mL (contre 0,1ng/mL autorisé dans l'eau). "Je savais que j'allais être positive mais là, j'étais choquée.", explique la jeune femme qui habite Freneuse (Seine-Maritime). "Et en plus je mange bio et je filtre l'eau du robinet." Elle pointe du doigt les champs de maïs et de blé qui l'entourent et qui sont régulièrement traités. Avec 0,780 ng/mL, Mélanie Folio de Pont-Audemer, dépasse aussi la limite. "Je m'y attendais mais j'ai fait le test pour la plainte et pour mettre l'État et les laboratoires devant leur responsabilité.", explique-t-elle. Même démarche pour Olivier Lainé, de la confédération paysanne de Seine-Maritime. "J'en ai utilisé pendant des années (du glyphosate NDLR) sans problème de conscience car ils communiquent sur le fait que c'est sans danger. On sait aujourd'hui que c'est un mensonge.", estime-t-il.
Mise en danger de la vie d'autrui et atteintes à l'environnement
À Rouen aussi, des pisseurs involontaires avaient passé le test le 2 mars 2019. Eux déposeront une plainte similaire lundi 1er juillet 2019 devant le TGI. Dans un communiqué, ils assurent que plus de 4000 citoyens et citoyennes ont participé à la campagne à ce stade et qu'aucun n'a été détecté négatif. "Cela démontre que la quasi-intégralité de la population est contaminée par cette molécule cancérigène probable et met en lumière une très large défaillance des entreprises produisant cette molécule, ainsi que des pouvoirs publics autorisant son usage sur la base d'analyses et d'études d'impact insuffisantes."
Les plaintes, déposées pour mise en danger de la vie d'autrui, tromperie aggravée et atteintes à l'environnement s'adressent aux présidents et membres des conseils d'administration de tous les fabricants de pesticide contenant du glyphosate, aux membres de la commission européenne et du comité d'appel de la commission, aux présidents et membres des agences sanitaires, européennes et nationales, et aux présidents et membres des laboratoires qui auraient falsifié ou tronqué les résultats de leur analyse.
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