À partir du 27 juin 2019 et pendant trois jours, pas moins de 17 feux seront allumés par les pompiers eux-mêmes afin de s'entraîner, dans l'ancien foyer Père Sanson à Epron (Calvados). En effet, les exercices à feux réels sont rares car "Il faut trouver des lieux et des partenaires qui acceptent de nous accompagner.", indique Raphaël Hue, chef de centre de secours principale de Caen Ifs. Aujourd'hui c'est le cas : le propriétaire du bâtiment a accepté, puisque le bâtiment va être démoli.
Les pompiers à l'extérieur s'assurent de bien installer les tuyaux et l'alimentation en eau. - Charlotte Hautin
Lors de l'un de ces départs de flamme j'étais avec les pompiers pour comprendre l'intervention de l'intérieur. Dans la bâtisse, différentes pièces sont numérotées avec chacune 12 palettes prêtes à être enflammées "12 palettes, ce n'est pas beaucoup quand on compare à une chambre, par exemple, où il y a un bureau, des étagères, un lit…" explique l'adjudant Guillaume Robine, formateur.
C'est lui qui m'a accompagnée et, avant ça, m'a préparée. Pour affronter les flammes les pompiers ont évidemment un équipement spécial résistant au feu : surpantalon, bottes, veste, cagoule, casque et ARI (Appareil Respiratoire isolant). Compliqué de se mouvoir dans cette tenue et de respirer lorsque l'on n'a pas l'habitude "Ce n'est pas de l'oxygène mais de l'air pur à l'intérieur, l'oxygène c'est à l'hôpital.", rigole l'un des soldats du feu. Une fois les équipes en place, les palettes sont enflammées.
Le foyer de feu se trouvait dans une pièce assez exiguë. - Charlotte Hautin
Quelques minutes s'écoulent et la fumée s'assombrit de plus en plus dans la pièce. Il faut rester accroupi car la chaleur peut frôler les 800 degrés en hauteur. Avec la chaleur, le plafond s'effrite et les vitres se brisent. À partir de cet instant, une équipe part en intervention. "Ceux qui interviennent ne savent pas où se trouve le foyer. Ils doivent s'assurer qu'il n'y a pas de victimes, trouver le départ de feu et l'éteindre."
L'intervention ne dure pas plus de 15 minutes, avec des tuyaux qui débitent 8 litres d'eau à la seconde. Même si le feu est réel, les risques sont quasi inexistants dans ce genre d'exercices. "Une équipe de sécurité se tient prête à intervenir si elle constate que le feu n'est plus maîtrisé. Nous avons également une caméra thermique qui suit les binômes dans leur intervention." Dans les pièces, aucune lueur visible pour se déplacer et sortir : "dans ces moments-là il faut vraiment être attentif à ce que l'on entend et ce qu'on ressent aussi", confie l'adjudant.
La fumée descend et s'assombrit en quelques minutes. - Charlotte Hautin
Une fois l'exercice achevé, les pompiers débriefent de leur intervention pour savoir si l'organisation était correcte, le temps d'action convenable et tous les détails à améliorer pour une réelle intervention. Des infirmières contrôlent ensuite chaque soldat du feu.
Les pompiers se font contrôler après chaque intervention. - Charlotte Hautin
Ces exercices grandeur nature ne se font qu'une fois par an, en moyenne.
• Lire aussi. Une formation à la langue des signes pour les pompiers de Caen
• Lire aussi. Les pompiers en grève dans toute la Normandie
• Lire aussi. Avant l'été, gouvernement, sportifs et pompiers alertent sur le danger croissant des noyades
A LIRE AUSSI.
Feux de forêt: des cailloux aux cadavres d'insectes, l'enquête ne laisse rien au hasard
Huit morts dans l'incendie probablement criminel d'un immeuble à Paris
Bangladesh: au moins 70 morts dans un violent incendie à Dacca
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
Bravo à tous ces hommes..
Pour leurs courage et leurs dévouement.....