Les Américaines "sont tenantes du titre, elles ont leur palmarès. On a tout à prouver. On n'a encore rien gagné. (...) C'est une bonne pression car ce sont des matches comme ça qu'on veut vivre dans une carrière, on est motivées à 200 %", a lancé la capitaine Amandine Henry, à la veille du choc.
Les joueuses de Corinne Diacre, qui font souffler un vent d'enthousiasme depuis le match d'ouverture face à la Corée du Sud le 7 juin, affichent depuis plusieurs semaines un objectif ambitieux: atteindre la finale du 7 juillet à Lyon pour donner un énorme coup d'accélérateur à la pratique du football féminin en France.
Et elles savaient depuis le tirage au sort en décembre qu'elles risquaient de croiser le fer dès les quarts avec les Américaines, N.1 au classement Fifa, triples championnes du monde (1991, 1999 et 2015) et quadruples championnes olympiques (1996, 2004, 2008, 2012).
"Obnubilé"
Longtemps, elles ont pourtant assuré ne pas se focaliser sur ce match et passer les étapes "les unes après les autres". Mais l'entraîneur-adjoint Philippe Joly a fini par avouer mardi à Clairefontaine: "Il faut être honnête, depuis décembre, tout le monde est obnubilé par ce quart de finale".
"Inconsciemment, tout le monde avait ça derrière la tête, d'où la pression qu'il y a pu avoir sur le dernier match (contre le Brésil). Je pense que pour les Américaines aussi. Vous avez pu voir leur match contre l'Espagne avec une performance un peu mitigée (...) Est-ce qu'elles n'étaient pas déjà sur ce match attendu contre le pays-hôte ?", a-t-il expliqué.
Impériale au premier tour, avec pour lancer son tournoi une victoire record 13-0 contre la Thaïlande, la "Team USA" a été moins convaincante en huitième de finale avec deux penalties pour s'en sortir face aux Espagnoles (2-1).
L'équipe de France a été tout autant en difficulté. Elle a souffert en 8e devant le Brésil de Marta, se reposant sur un but de la capitaine Amandine Henry, durant la prolongation, pour arracher la victoire (2-1).
"Captain" Henry connaît mieux que quiconque les Américaines, biberonnées au "soccer" grâce à leur puissant système universitaire. Elle est passée par les Portland Thorns en 2016-2017.
"Forcément, c'est un plus dans ma carrière. Ca m'a fait beaucoup mûrir humainement. J'ai beaucoup appris, un autre style de jeu, plus direct, avec de l'impact physique. Je vais essayer de m'en servir et de transmettre des informations aux joueuses (françaises). J'espère que ça va me servir", a-t-elle raconté.
Dans l'équipe d'en face, de vieilles connaissances et anciennes coéquipières, Lindsey Horan ou Tobin Heath.
"Aucun contact"
Avant le sommet de vendredi, il n'y a "aucun contact entre nous, bizarrement, a rigolé la milieu de terrain de Lyon. Ce sont mes copines en dehors du terrain, mais sur le terrain, il n'y aura pas de cadeau à se faire."
Et il y aura d'autres retrouvailles puisque la star de l'attaque américaine Alex Morgan et la capitaine Megan Rapinoe ont également porté le maillot lyonnais.
Rapinoe, justement, son fort tempérament et ses engagements politiques assumés, jusqu'à défier le président Trump en refusant toute invitation à la Maison Blanche en cas de titre.
"Je ne pense pas que j'irai et j'encourage mes partenaires à réfléchir (...) Cette administration ne pense pas comme nous et ne se bat pas pour les mêmes choses que ce pour quoi nous nous battons", a répété jeudi celle qui boycotte l'hymne national, dans le sillage du joueur de football américain Colin Kaepernick, pour protester contre les violences policières visant les Noirs.
Pour en revenir au terrain, la France aura fort à faire face à l'armada offensive américaine. Elle espère, en revanche, profiter de la défense plus friable de la "Team USA" et d'une gardienne quelque peu hésitante.
Les Bleues devraient enregistrer au coup d'envoi le retour de Gaëtane Thiney, l'une des cadres de l'équipe, remplaçante en 8e de finale. Et elles comptent sur l'attaquante Kadidiatou Diani, "en pleine explosion" à haut-niveau, selon sa sélectionneuse Corinne Diacre, pour bousculer ces redoutables Américaines.
Histoire de faire grimper encore un peu plus la température à Paris.
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