Le 25 avril la cour d'appel de Bourges lui avait accordé la liberté conditionnelle, fixant la date limite de sa sortie au 28 juin.
Le faux médecin de l'OMS, aujourd'hui âgé de 65 ans, devrait rejoindre un établissement religieux à sa sortie de la prison de Saint-Maur (Indre), selon une source proche du dossier. Un premier projet d'embauche chez Emmaüs avait été écarté lors des premières audiences statuant sur sa libération conditionnelle en 2018.
Il sera placé sous surveillance électronique pendant une période probatoire de deux ans, avant d'être soumis pendant dix ans à des mesures d'assistance et de contrôle.
Une dernière audience concernant les modalités de sa liberté conditionnelle a eu lieu mercredi devant la chambre d'application des peines de la cour d'appel de Bourges. Il s'agissait notamment de fixer les "plages horaires" durant lesquelles M. Romand devait rester à son domicile, selon Me Jean-Louis Abad, son avocat, qui a parlé d'"une sorte de pointage électronique à heure fixe".
Dans sa décision du 25 avril la justice a ordonné à Jean-Claude Romand de ne pas entrer en contact avec les victimes et les parties civiles et lui a interdit de se rendre dans les régions Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.
Jean-Claude Romand doit aussi s'abstenir "de toute communication médiatique relative aux crimes pour lesquels il a été condamné", "réparer en tout ou partie" les dommages qu'il a causés et "se soumettre à des mesures d'examen médical, de traitement ou de soins", selon le communiqué du parquet général du 25 avril.
Libérable depuis 2015
En ordonnant la libération de Jean-Claude Romand, la cour d'appel de Bourges avait infirmé un jugement du tribunal de Châteauroux du 8 février dernier.
Le tribunal de Châteauroux avait alors estimé qu'"en dépit de son parcours d'exécution de peine satisfaisant, les éléments du projet présenté et de sa personnalité" ne permettaient pas "d'assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné", selon le parquet.
Condamné à la perpétuité en 1996, M. Romand était libérable depuis 2015, après une période de sûreté de 22 ans.
Le parcours du "docteur Romand" a inspiré cinéma et littérature. "L'adversaire" d'Emmanuel Carrère a été adapté au cinéma en 2002 par Nicole Garcia.
Après avoir caché à ses proches son échec en faculté de médecine, Jean-Claude Romand avait menti pendant plus de quinze ans à son entourage. Marié et père de deux enfants, il se disait médecin, chercheur à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, et faisait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse.
Acculé par plusieurs débiteurs, dont certains avaient découvert son imposture, le faux médecin, alors âgé de 38 ans, était passé à l'acte au matin du 9 janvier 1993.
Dans leur maison de Prévessin-Moëns, il tue sa femme avec un rouleau à pâtisserie, puis sa fille de sept ans et son fils de cinq ans, en leur tirant dans le dos avec une carabine. Il tue ensuite ses parents à Clairvaux-les-Lacs (Jura) de plusieurs balles dans le dos.
Le lendemain, il revient à son domicile et avale des barbituriques avant d'incendier la maison. Il sera retrouvé inconscient mais vivant par les pompiers.
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