Un homme, s'étant fait passer pour un conseiller d'Édouard Philippe afin d'abréger sa garde à vue, a été renvoyé en correctionnelle pour violences, outrage et usurpation de qualité, a annoncé le parquet de Rouen (Seine-Maritime), mercredi 26 juin 2019.
Altercation avec un policier
Dimanche 23 juin, Khalid B. avait été interpellé à Darnétal et placé en garde à vue pour violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, après une altercation avec un policier hors de ses heures de service.
Selon Mediapart, qui a révélé l'affaire, ce consultant franco-marocain s'est alors prévalu de fonctions de conseiller "diplomatie et communication" auprès du Premier ministre, pour obtenir la levée de sa garde à vue tôt lundi matin. Il a prétendu devoir assister à la rencontre prévue ce jour-là au Havre entre Édouard Philippe et le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, selon le récit du site d'information.
Le consultant, âgé d'une trentaine d'années, connaît effectivement le Premier ministre, avec qui il a eu des "relations cordiales" quand Édouard Philippe était maire du Havre, selon l'entourage du chef du gouvernement interrogé par l'AFP. Mais il n'est pas conseiller du Premier ministre à Matignon.
"Cette personne n'a absolument aucune fonction au cabinet du Premier ministre. Le Premier ministre a effectivement eu des relations cordiales avec lui quand il était maire du Havre. Il trouverait totalement inacceptable que celui-ci puisse s'en prévaloir pour espérer obtenir un quelconque passe-droit.", a réagi Matignon.
Jugé le 18 novembre
Khalid B. a notamment œuvré à un accord de rapprochement entre Le Havre et la ville marocaine de Tanger en octobre 2016. Selon Mediapart, les deux hommes ont pratiqué ensemble la boxe, activité sportive chère à M. Philippe.
Après des investigations, portant notamment sur le fait de savoir s'il avait connaissance du fait que la victime était un policier, le consultant a été de nouveau placé en garde à vue mardi, a précisé le parquet de Rouen dans son communiqué mercredi soir.
Il a été présenté au parquet mercredi et renvoyé le 18 novembre devant le tribunal correctionnel de Rouen.
Il doit y être jugé pour "violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à 8 jours sur une personne dépositaire de l'autorité publique, outrages à personne dépositaire de l'autorité publique, dégradations graves et usurpation de qualité, en l'espèce conseiller ministériel", a précisé le procureur dans son communiqué.
Avec AFP.
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