Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain Donald Trump, a proposé cette initiative, baptisée "De la paix à la prospérité" et l'a présentée comme "l'occasion du siècle" pour les Palestiniens, aux prises avec une crise économique chronique.
Connu pour sa proximité avec Israël, M. Kushner a prévenu les Palestiniens, dont les représentants boycottent la réunion, que l'acceptation de ce plan était un préalable à tout accord de paix.
Ce projet fait notamment miroiter 50 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures, le tourisme ou l'éducation, avec la création d'un million d'emplois à la clé.
Au second et dernier jour de la conférence, organisée dans un hôtel à Manama, Christine Lagarde, la directrice-générale du Fonds monétaire international (FMI), a estimé qu'il était possible de relancer l'économie palestinienne et félicité l'envoyé américain pour avoir mis l'accent sur la création d'emplois.
"S'il y a un plan économique et s'il y a urgence, il faut s'assurer que l'élan soit maintenu", a-t-elle déclaré. "Pour cela, il faudra toute la bonne volonté de toutes les parties dans le monde - secteur privé, secteur public, organisations internationales, parties sur le terrain et leurs voisins", a-t-elle dit.
"Lutte contre la corruption"
Le FMI a mis en garde contre une sévère récession à venir de l'économie palestinienne. Une partie des impôts collectés par l'Autorité palestinienne est bloquée par Israël, qui maintient depuis plus de dix ans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, sous un étroit blocus.
Citant des exemples de pays sortant d'un conflit, Mme Lagarde a déclaré que les investisseurs privés avaient besoin de mesures comme le renforcement de la banque centrale, une meilleure gestion des finances publiques et la mobilisation des recettes intérieures.
"Si la lutte contre la corruption est l'un des impératifs des autorités - comme c'était le cas au Rwanda, par exemple - alors les choses peuvent vraiment décoller", a-t-elle dit.
Mais pour l'Autorité palestinienne, les États-Unis font miroiter une aide économique pour imposer leurs idées et leurs solutions sur un règlement politique qui lui serait défavorable.
Washington a déjà franchi le pas important de reconnaître Jérusalem comme la capitale de son pays, et y a transféré son ambassade, alors que les Palestiniens espéraient faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
L'administration américaine a d'ailleurs laissé entendre que le volet politique de son plan pourrait ne pas faire référence à un Etat palestinien, contrairement à la position américaine depuis des décennies.
Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a estimé que l'administration Trump "pousse à la normalisation et soutient l'entreprise coloniale israélienne, à travers son soutien à l'occupation de la Palestine".
Des milliers de manifestants palestiniens ont manifesté mercredi dans la bande de Gaza contre la tenue de cette conférence.
- "Perte de temps"
A Manama, fait sans précédent, des chercheurs et des journalistes israéliens, invités par la Maison Blanche, côtoyaient mercredi matin, dans les grandes salles, des officiels des pays du Golfe.
Le ministre d'Etat saoudien Mohammed al-Shaikh, l'un des principales figures économiques du royaume, a indiqué son espoir de voir le secteur privé participer au succès du plan Kushner.
Il a rappelé que la signature des accords palestino-israéliens d'Oslo en 1993 avaient été suivis d'un apport important d'argent gouvernemental.
"Si nous sommes parvenus à le faire il y a 25 ans avec bien moins d'argent, je suis sûr que cela peut être fait aujourd'hui avec l'argent et la participation du secteur privé", a-t-il dit.
Cet optimisme n'est toutefois pas partagé par d'autres nations arabes. La Jordanie et l'Egypte, les deux seuls pays arabes ayant signé un accord de paix avec Israel, n'ont envoyé à Manama que des fonctionnaires, et Amman a estimé que cette conférence ne pouvait se substituer à un accord de paix politique en bonne et due forme.
Le sultanat d'Oman, qui a boudé la conférence, a annoncé pour sa part son intention d'ouvrir une "ambassade" dans les Territoires palestiniens.
Le groupe de réflexion américain Soufan Group a estimé que les Etats-Unis auraient du mal à être considérés comme un intermédiaire impartial dans ce dossier, à la suite des prises de position du président Trump.
"Pour tous ceux qui regardent les choses de près", estiment les experts de Soufan dans une analyse publiée mercredi, cette réunion "a tout d'une perte de temps".
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