Alors que la tension croissante entre les deux pays ennemis, nourrie d'incidents et d'invectives guerrières, fait craindre un embrasement régional, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, est arrivé en matinée en Arabie saoudite, allié de Washington et grand rival régional de l'Iran.
Cheville ouvrière de la politique américaine de "pression maximale" contre Téhéran, M. Pompeo doit rencontrer le roi Salmane et le prince héritier Mohammad ben Salmane.
"Nous allons parler de la manière de nous assurer que nous sommes tous sur la même ligne ainsi que de la manière de mettre en place une coalition mondiale" sur l'Iran, a déclaré M. Pompeo avant de quitter Washington.
A Téhéran, le ministre des Télécommunications, Mohammad Javad Azari-Jahromi, a assuré de son côté que son pays n'avait subi aucun dégât à la suite de "cyberattaques" qui auraient été lancées, selon la presse américaine, contre des systèmes de défense iranien par les Etats-Unis.
"Cela fait longtemps que nous faisons face au cyberterrorisme (...) et à l'unilatéralisme" des Etats-Unis, a-t-il dit sur Twitter.
"L'an dernier, nous n'avons pas fait échouer une attaque, mais 33 millions" grâce à un nouveau système de défense informatique, a-t-il ajouté: à ce jour "aucune de leurs attaques n'a réussi alors qu'ils font beaucoup d'efforts en ce sens".
"Réponse cinglante"
Samedi, des médias américains avaient rapporté que les Etats-Unis avaient lancé des cyberattaques contre des systèmes de lancement de missiles et un réseau d'espionnage iraniens, deux jours après la destruction par Téhéran d'un drone américain.
Selon Yahoo! News et le Washington Post, le président Donald Trump, qui a annulé à la dernière minute des frappes programmées contre l'Iran après la destruction de ce drone de surveillance le 20 juin, a en revanche autorisé secrètement des représailles sous forme de cyberattaques.
Les tensions ne cessent de monter entre les Etats-Unis et l'Iran depuis que Washington s'est retiré en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien avant de rétablir et de prendre de lourdes sanctions contre la République islamique, privant Téhéran des bénéfices économiques qu'il escomptait du pacte.
Elles se sont intensifiées ces dernières semaines avec des attaques d'origines inconnues contre des pétroliers dans le Golfe, les 12 mai et 13 juin. Washington tient Téhéran pour responsable de ces actions alors que l'Iran dément toute implication.
La perte du drone américain abattu jeudi par un missile iranien a encore envenimé la situation. Téhéran assure que l'appareil avait violé l'espace aérien iranien, ce que conteste fermement Washington.
Après la destruction du drone, M. Trump a parlé d'une "énorme erreur" de l'Iran mais a annulé in extremis des frappes contre des cibles iraniennes.
"L'ennemi a envoyé son avion de reconnaissance et de surveillance les plus avancé (...) dans la zone interdite et tout le monde a vu comment ce drone a été abattu", a déclaré lundi le contre-amiral Hossein Khanzadi, commandant de la Marine iranienne cité par l'agence Tasnim.
"Je dis en tout confiance que cette riposte cinglante peut se répéter, et l'ennemi le sait", a-t-il ajouté.
Situation hors de contrôle ?
Samedi, M. Trump a prévenu que les Etats-Unis mettraient "en place des sanctions supplémentaires majeures contre l'Iran lundi". "L'Iran ne peut pas avoir d'armes nucléaires!" a-t-il asséné.
L'Iran a toujours nié vouloir se doter de l'arme atomique, mais M. Trump l'accuse de chercher secrètement à en fabriquer et de "déstabiliser" la région.
Selon des sources diplomatiques, Washington a demandé la tenue le même jour d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU.
Depuis mai, les Etats-Unis ont renforcé leur dispositif militaire au Moyen-Orient, en arguant de "menaces iraniennes" contre des cibles américaines.
Dimanche soir, les rebelles yéménites Houthis ont à nouveau frappé l'Arabie saoudite, qui intervient militairement au Yémen depuis 2015 à la tête d'une coalition de plusieurs pays. Une attaque contre un l'aéroport d'Abha, dans le sud du royaume saoudien, a fait un mort et sept blessés.
L'Iran dit soutenir les Houthis politiquement mais dément les armer comme l'en accusent Washington et Ryad.
Dans ce contexte de vives tensions, un ancien conseiller militaire américain, Mike Mullen, a averti que "les choses devenaient "incontrôlables". "La dernière chose au monde dont nous ayons besoin, c'est d'une guerre avec l'Iran".
"Les Etats-Unis n'ont aucun intérêt à une confrontation militaire avec l'Iran", a également assuré l'émissaire américain pour l'Iran, Brian Hook.
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Attaques contre des pétroliers: l'Iran rejette toute implication
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