"Nous pensons que notre acceptation de cette proposition est un pas majeur pour réaliser les objectifs de la révolution qui sont liberté, paix et justice", a indiqué à des journalistes un de ces représentants, Babiker Faiçal.
"Cela mettra notre pays sur le bon chemin vers une période de transition qui aboutira à une démocratie durable", a-t-il ajouté.
Le Conseil militaire, qui tient les rênes du pays depuis que le président Omar el-Béchir a été destitué le 11 avril après 30 ans au pouvoir, doit encore donner sa réponse à cette proposition avancée par l'émissaire éthiopien Mahmoud Drir.
Après plusieurs mois de manifestations, le Soudan est toujours le théâtre de tensions entre le Conseil militaire de transition et les principales forces de la contestation.
Les protestataires soudanais demandent depuis des semaines à ce Conseil de céder le pouvoir aux civils mais les négociations ont été suspendues le 20 mai, chaque camp voulant prendre la tête d'une future instance de transition.
Le 3 juin, le sit-in des manifestants devant le siège de l'armée à Khartoum a été violemment dispersé par des hommes armés en tenue militaire.
Au moins 128 personnes ont été tuées dans l'opération et la répression qui s'est poursuivie les jours suivants, selon des médecins proches de la contestation. Les autorités ont évoqué un bilan de 61 morts et le Conseil militaire a assuré ne pas avoir ordonné la dispersion du sit-in.
Depuis, l'Ethiopie voisine a intensifié ses efforts pour tenter de résoudre la crise politique au Soudan.
La proposition éthiopienne prévoit une instance de transition constituée de 15 personnes, avec huit civils et sept militaires.
Sur les huit civils, sept seraient issus de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, selon cette proposition qui "confirme les accords précédents" conclus avec l'armée, a affirmé un autre représentant des protestataires, Amjad Farid.
"Révolutionnaires, libres"
A l'issue de longues négociations, les représentants de la contestation et les militaires au pouvoir s'étaient mis d'accord, avant la rupture des pourparlers le 20 mai, sur une période de transition d'une durée de trois ans.
Ils avaient également convenu d'un Parlement de transition constitué de 300 sièges, dont les deux tiers réservés à l'ALC.
"Ce n'est pas possible qu'ils prennent 67% (du Parlement) pour contrôler le peuple", a estimé samedi le numéro deux du Conseil militaire, le général Mohammed Hamdan Daglo.
"Ce n'est pas possible qu'eux seuls imposent leurs opinions", a continué le général, dit "Hemeidti", dans un discours depuis un village au nord-ouest de Khartoum où il était en déplacement.
Depuis la dispersion du sit-in, la mobilisation des manifestations faiblit, d'autant plus que les redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) sont déployés à tous les coins de rue.
Ces forces paramilitaires sont accusées par les contestataires et des ONG d'avoir dispersé le sit-in dans le sang.
Samedi soir dans un quartier d'Omdurman, ville voisine de Khartoum, plusieurs camionnettes, avec à leurs bords des membres armés des RSF, patrouillaient dans un secteur où devait se tenir un rassemblement.
Dans un autre quartier, quelques jeunes, des garçons aux visages parfois masqués, mais aussi des filles, se sont rassemblés au milieu d'une avenue pour réclamer un gouvernement civil.
"Révolutionnaires, libres, nous allons continuer notre chemin", ont-ils scandé.
"Mon frère est un martyr, ils l'ont tué et jeté dans le Nil. Je veux que justice soit faite", martèle Ahmed, un étudiant de 21 ans, en référence à la dispersion du sit-in. "Je brûle de l'intérieur".
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