"Notre famille doit revenir à son ADN originel, rassembler la droite avec toutes ses sensibilités, qui doivent être le reflet de la société française", a expliqué dans un entretien au Figaro M. Jacob, premier candidat déclaré au scrutin interne prévu les 12 et 19 octobre.
"Les Républicains ne sont pas à la recherche d'un homme providentiel. Ils doivent retrouver leur capacité à porter un collectif. Nous devons poser les bases d'une réconciliation avec tous ceux qui nous ont quittés ou pris leurs distances", prône le député de Seine-et-Marne, alors que LR traverse une profonde crise depuis 2017, amplifiée par le résultat des européennes.
Trois autres députés LR sont régulièrement cités parmi les autres candidats potentiels: Guillaume Peltier, Guillaume Larrivé et Julien Aubert. Mais pour être admis à participer à la compétition, ils devront auparavant recueillir les parrainages de 13 parlementaires et 1% d'adhérents à jour de cotisation.
Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a de son côté annoncé mardi qu'il n'était pas candidat pour "éviter une guerre des chefs", tout en avertissant M. Jacob qu'il ne devait pas être un candidat "par procuration. Il ne faudrait pas qu'il se laisse emprisonner par ceux qui veulent que rien ne change".
"Ce reproche, on me l'a fait vingt fois... Au sein du groupe LR à l'Assemblée, personne ne considère que je préside par procuration", répond au Figaro l'intéressé, qui cèdera "évidemment" la présidence du groupe à l'Assemblée s'il est élu à la tête du parti.
La candidature de M. Jacob, qui ne nourrit pas d'ambition élyséenne, fait néanmoins office de démarche de consensus pour de nombreux ténors LR, avant tout soucieux d'éviter une nouvelle querelle au sommet, après celle ayant opposé en 2012 François Fillon et Jean-François Copé.
Le patron des députés LR "a le soutien privé de (François) Baroin, de (Laurent) Wauquiez et les encouragements de (Nicolas) Sarkozy", selon un dirigeant du parti.
"Vaisseau amiral"
Ancien syndicaliste agricole, ex-maire de Provins (Seine-et-Marne), M. Jacob a été ministre délégué à la Famille (2002-2004), aux PME (2004-205) et à la Fonction publique (2005-2007). Elu député pour la première fois en 1995, il préside le groupe UMP, devenu LR, à l'Assemblée nationale depuis 2010.
Autrefois dominant sur la scène politique française, le grand parti de droite a subi deux revers consécutifs à la présidentielle, en 2012 avec Nicolas Sarkozy et en 2017 avec François Fillon, éliminé dès le premier tour. Il a enregistré son plus bas score historique le 26 mai lors des élections européennes (8,48%), conduisant Laurent Wauquiez à démissionner de la tête du parti, après quelques jours d'hésitation.
De nombreux cadres ont quitté LR au printemps 2017, à commencer par Édouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, qui ont intégré le gouvernement d'Emmanuel Macron.
Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a abandonné son étiquette LR au lendemain de l'élection à sa tête de Laurent Wauquiez en décembre 2017. La présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a à son tour claqué la porte après les européennes.
De son côté, le président LR du Sénat Gérard Larcher a lancé sa propre initiative en organisant des "conventions" visant à "bâtir un projet pour la droite et le centre" en vue des municipales, alors que de nombreux élus LR ou ex-LR continuent à être convoités par la majorité d'Emmanuel Macron.
La première "convention" s'est tenue vendredi à Valenciennes sur le thème de la réindustrialisation, en présence de Xavier Bertrand.
"L'initiative de Larcher va aussi dans le bon sens et elle est complémentaire mais ce n'est pas une fin en soi. Si on n'est pas capable de rebâtir le vaisseau amiral, rien ne tiendra", a averti M. Jacob.
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