A quelques semaines des vacances estivales, cette campagne de communication s'appuie notamment sur des clips diffusés sur les réseaux sociaux où les champions de natation Alain Bernard, d'apnée Guillaume Néry et de kite-surf Charlotte Consorti appellent les Français à la vigilance.
"Il suffit d'un moment d'inattention pour qu'une vie bascule à quelques mètres de nous. (...) Des vies dépendent de votre regard. Apprenez, surveillez, sauvez", y déclarent-ils notamment.
La campagne, menée conjointement par le ministère des Sports, la Fédération française de natation et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), a été lancée officiellement jeudi matin à la piscine de la Butte aux Cailles, dans le 13e arrondissement de Paris.
Il y a urgence, ont souligné sur place la ministre des Sports Roxana Maracineanu, Alain Bernard et le président de la FNSPF Grégory Allione, pour éviter que plus de 400 personnes ne meurent de noyade cet été comme l'an dernier (406 entre le 1er juin et le 30 septembre) ou en 2015 (436).
Entre ces deux étés, le nombre de noyades accidentelles suivies de prise en charge hospitalière a bondi de 30% (1.649 contre 1.266), selon le gouvernement. En 2018, 44% d'entre elles ont eu lieu en mer, 22% en étangs, lacs ou rivières, 11% en piscines collectives et 19% en piscines privées familiales.
Les noyades sont "un drame qui touche beaucoup de familles", a souligné Mme Maracineanu devant la presse.
Danger piscines privées
Entre 2015 et 2018, elles ont augmenté essentiellement chez les jeunes de moins de 13 ans (+77%) et les enfants de moins de 6 ans (+96%). Parmi les 443 enfant de moins de 6 ans victimes de noyades accidentelles à l'été 2018, 35 sont morts.
Cette "augmentation dramatique" est notamment due aux piscines privées familiales (+132% de noyades) où les petits enfants "échappent au regard de leurs parents", selon la ministre.
Par ailleurs, "avec le réchauffement climatique, les gens sortent plus l'été et vont dans les cours d'eau qui ne sont pas surveillés", a-t-elle ajouté, en soulignant que l'augmentation des accidents "touche aussi le troisième âge".
La plus grande cause de noyade, a souligné Alain Bernard, reste le manque "de vigilance, d'attention". Notamment de parents qui donnent à leurs enfants des "brassards, bouées ou frites" pour les aider à flotter et, "l'esprit tranquille", se plongent dans leurs livres ou téléphones portables, a regretté le champion olympique 2008 du 100 m nage libre.
Côté baigneurs, "la meilleure des sécurités" reste "d'être à l'aise dans l'eau", a souligné Mme Maracineanu, en conseillant aux parents d'habituer leurs enfants à l'eau "dès que possible, avant 6 ans", pour qu'ils y soient "en totale confiance", même en eau profonde, et puissent flotter, nager et "en sortir tout seul".
La hausse des noyades chez les enfants s'explique notamment par le fait qu'"on va au contact de l'eau de plus en plus tard dans le cadre scolaire", car "peu nombreux sont les territoires où on peut accéder à une piscine dès le CP", a admis la ministre. Dans certaines régions, a-t-elle regretté, "70% des moins de 10 ans ne savent toujours pas nager en autonomie".
Le gouvernement prévoit selon elle de doper l'apprentissage de la natation en finançant des bassins, en le faisant démarrer "dès la maternelle" et en le resserrant "sur une ou deux semaines" à un rythme quotidien.
Grégory Allione, président de la FNSPF, a de son côté insisté sur la nécessité pour chacun "d'apprendre les gestes qui sauvent" (mise en position de sécurité, massage cardiaque) pour secourir les victimes. Or si le gouvernement affiche l'objectif de voir 80% de la population formée à ces gestes enseignés notamment dans les casernes de pompiers, seuls 20% des Français le sont aujourd'hui, a-t-il souligné.
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