Le navire a été touché le 13 juin en mer d'Oman par une mine-ventouse "semblable à celles utilisées par l'Iran", a assuré le commandant de l'US Navy, Sean Kido.
Ses experts ont récupéré des empreintes de doigts et de mains de ceux qui avaient posé ces mines, a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse organisée par la marine américaine à Fujairah, le port des Emirats arabes unis où elle a une base navale et au large duquel est ancré le Kokuka Courageous.
"La mine-ventouse est reconnaissable et ressemble en tous points aux mines iraniennes visibles dans des défilés militaires iraniens", a affirmé le commandant Kido, qui dirige le Task Group 56.1, spécialisé dans les explosifs marins au sein du Naval Central Command (NAVCENT).
"NAVCENT estime que l'attaque contre le Kokuka Courageous et les dommages qu'il a subis résultent de l'emploi de mines-ventouse qui ont été posées sur sa coque", a-t-il affirmé. "Notre équipe est arrivée sur place rapidement et a pu examiner l'emplacement où la mine-ventouse a été posée ainsi que les dommages qu'elle a causé."
"Ces dommages correspondent à ceux causés par une mine-ventouse. Ils ne correspondent pas à ceux que pourrait causer un engin volant touchant le navire", a estimé l'officier.
L'équipage du cargo japonais a indiqué à son armateur, qui l'a transmis à la presse au Japon, avoir repéré un engin volant non identifié qui avait tenté une première fois d'attaquer le navire, avant de revenir trois heures plus tard et de le frapper, provoquant un trou dans la coque et un incendie.
"L'enquête suit son cours, sur les attaques subies par les navires Kokuka Courageous et Front Altair. Nous avons récupéré des indices biométriques, notamment des empreintes de doigts et de mains, qui pourront être utilisées dans une enquête criminelle", a indiqué le commandant Kido.
"L'équipe a récupéré des fragments causés par la détonation de la mine-ventouse, composés d'aluminium et de matériaux composites", a-t-il poursuivi. "Elle est aussi parvenue à récupérer un aimant ainsi qu'à noter l'empreinte d'une autre mine-ventouse", qui n'a pas explosé et qui a ensuite été récupérée, selon Washington, par des soldats iraniens à bord d'une vedette, et filmés de loin par un hélicoptère américain.
"Les trous dans la coque à l'endroit où était attachée" cette mine --qui n'a pas explosé-- sont également visibles, a-t-il ajouté. "La mine a été placée au-dessus de la ligne de flottaison, et il apparait que l'intention n'était pas de couler le vaisseau".
trou dans l'acier
En marge de la conférence de presse, l'armée américaine a exhibé des fragments d'explosifs relevés à bord du navire, puis autorisé des cameramen à faire le tour du Kokuka Courageous sur l'un de ses hors-bords afin de filmer l'impact sur la coque.
Le trou dans l'acier, de forme rectangulaire, est clairement visible, juste au-dessus de l'eau, avec des traces d'éclats sur les côtés et les tôles visiblement tordues vers l'intérieur.
Escorté par un remorqueur, le navire est entouré d'une barrière flottante de couleur orange, afin de retenir d'éventuelles fuites.
L'équipage japonais était à bord du bâtiment, à l'ancre à 14 km au large de Fujairah, mais n'a pas pu être interrogé.
Au même moment, en Iran, le ministre de la Défense iranien, le général Amir Hatami a rejeté "catégoriquement" ces accusations.
"Les accusations formulées contre les forces armées iraniennes et le film publié en rapport avec l'incident (...) sont sans substance, et nous rejetons catégoriquement ces accusations", a déclaré le général Hatami, cité par l'agence officielle iranienne Irna.
Lors d'une réunion du gouvernement, le président iranien Hassan Rohani a pour sa part déclaré, selon Irna: "Nos relations étroites avec l'Asie, le Japon et la Chine ont poussé certains à attaquer les deux tankers le jour même où le Premier ministre japonais était notre hôte".
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe était en effet à Téhéran le 13 juin.
Les tensions vont croissantes entre la République islamique et les Etats-Unis depuis que l'administration de Donald Trump s'est retirée unilatéralement, en mai 2018, de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et a réimposé de lourdes sanctions économiques.
Mais, pour un haut responsable iranien, un conflit ouvert n'est pas à craindre.
"Il n'y aura pas de guerre (entre l'Iran et les Etats-Unis) puisqu'il n'y a pas de motif pour une guerre", a assuré l'amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, cité par l'agence Irna.
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