Une crevaison à une heure de l'arrivée aura coûté la victoire à cette dernière qui était partie en pole, avait mené la course presque de bout en bout et battu le record du tour en course au tout début de l'épreuve.
Ce succès offre aussi à Fernando Alonso et à ses coéquipiers le titre de champions du monde des pilotes 2018/2019, dont Le Mans était la dernière étape, alors que Toyota était assuré du trophée chez les constructeurs depuis Spa (Belgique) le mois dernier.
Le podium est complété par la SMP Racing des Russes Mikhaïl Aleshin, Vitaly Petrov et du Belge Stoffel Vandoorne, débutant au Mans, reléguée à plus de 6 tours.
À aucun moment la domination écrasante dans la catégorie reine des LMP1 de l'écurie nippone, équipées d'un système de propulsion hybride à récupération d'énergie alors que ses concurrentes ont des moteurs thermiques classiques moins puissants, n'a été contestée.
Les Toyota avaient rapidement fait le trou en tête et si, pendant la nuit, à la faveur des interventions des voitures de sécurité ou des ravitaillements, la place de leader avait changé parfois de mains, la voiture N.7 semblait avoir pris un avantage décisif jusqu'à 14H00 (12H00 GMT).
C'était sans compter sur cette crevaison cruelle pour le trio britannique, japonais et argentin qui se partageait son volant.
La N.7 a bien réussi à repasser devant quelques minutes au bénéfice d'un ravitaillement de la N.8 mais un dernier passage inévitable dans les stands pour faire le plein a définitivement figé l'ordre d'arrivée.
Ce n'est qu'un au revoir, Fernando
"Ce n'est pas juste pour la voiture N.7. Je peux imaginer ce qu'ils ressentent, après 2016, dans le dernier tour pour nous. Ça doit être terrible", a reconnu sportivement le Suisse Buemi.
En 2016, son coéquipier Nakajima s'était retrouvé au ralenti sur la Toyota N.5, dans la ligne droite des stands à l'entame du dernier tour, alors qu'il était en tête. La voiture avait bien effectué la dernière boucle mais dans un temps insuffisant et avait été finalement déclassée.
"C'est la chance qui nous a offert le trophée, on le prend, parce que les sports mécaniques sont ainsi. j'espère qu'ils gagneront l'année prochaine", a également déclaré Alonso, sur la piste après la course.
Pour le double champion du monde de F1, cette victoire et ce sacre mondial sont un bel au revoir avec le circuit de la Sarthe sur lequel il ne recourra pas la saison prochaine pour se consacrer à d'autres projets, probablement une participation au rallye-raid Paris-Dakar, même s'il ne l'a pas encore confirmé.
Il a cependant précisé qu'il ne s'agissait en aucun cas d'un adieu.
"Ce n'est pas mon dernier tour au Mans. Je reviendrai dans le futur, peut-être avec une Hypercar ou autre chose", avait-il indiqué après son dernier relais au micro de la radio du circuit manceau.
Les Hypercars sont une nouvelle catégorie qui sera introduite en 2021 et qui vise à rapprocher davantage les voitures disputant l'épreuve d'endurance des super-sportives vendues sur le marché.
Les autres catégories plus ouvertes
Dans les autres catégories, la bataille a été bien plus ouverte et pleine de rebondissements, même si 12 équipages seulement sur les 61 qui avaient pris le départ - un record ! - n'ont pas vu le drapeau à damier s'agiter à leur passage.
Chez les LMP2, l'Alpine-Signatech de Lapierre/Negrao/Thiriet, déjà gagnante l'an dernier a terminé en tête, à 17 tours des vainqueurs, devant l'Oreca 07 Gibson Jackie Chan DC Racing de Tung/Richelmi/Aubry, offrant au constructeur français le titre de champions du monde de la catégorie.
En GT PRO, la catégorie souvent la plus disputée de la course mancelle, la Ferrari N.51 de Calado/Guidi/Serra a devancé les deux Porsche 911RSR officielles de Bruni/Lietz/Makowiecki (N.91) et de Bamber/Pilet/Tandy (N.93), alors que chez les Amateurs, la Keating Motorsport de Keating/Bleekemolen/Fraga a gagné avec toutefois 51 tours de moins que la Toyota N.8.
Quelques 252.500 personnes ont assisté au week-end de course, un peu moins que les 256.900 de l'an passé, signe que les organisateurs de la course vont devoir trouver une nouvelle formule pour reconquérir des constructeurs réticents, à l'image des retraits ces dernières années d'Audi puis de Porsche qui a laissé Toyota bien seul.
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