Le tableau, peint en 1607 et découvert en 2014 dans un grenier toulousain, pourrait atteindre des sommes considérables, entre 120 et 150 millions d'euros, ce qui en ferait la vente de l'année en France. Il est visible jusqu'à 19H00 à l'hôtel de ventes parisien.
Si la plupart des experts y voient la main du grand maître du clair-obscur, d'autres émettent des doutes, y voyant une copie du peintre flamand Louis Finson (1580-1617) qui a peint plusieurs toiles dans le style caravagesque.
Une longue enquête minutieuse a été menée par l'expert des maîtres anciens Eric Turquin sur les radiographies de la toile et sur l'histoire du Caravage à cette époque.
Selon Eric Turquin, Louis Finson "était strictement incapable de créer une telle oeuvre".
"Une confusion a été probablement entretenue avec l'importance historique de Louis Finson qui fut un peintre de second rang mais aussi un immense marchand qui proposait à la vente dans son atelier Judith et Holopherne, à un prix très important de 300 ducats (entre 2 et 4 millions d'euros). On a confondu le peintre et le marchand", a déclaré l'expert à l'AFP.
"Quant à l'hypothèse que Finson aurait pu corriger la toile de Caravage, c'est impensable : Caravage travaillait seul, n'avait pas d'assistants et refusait que quiconque touche à ses œuvres. Finson avait trop de respect pour Caravage pour toucher à une de ses toiles".
Le Caravage a peint 65 tableaux déjà répertoriés qui sont dispersés dans des musées et églises dans divers pays.
L'huile de 144 sur 173 cm a déjà été montrée à la galerie Colnaghi à Londres et à la galerie Adam Williams à New York. Elle sera exposée dès lundi prochain à Toulouse, avant la vente prévue vendredi.
Plusieurs musées s'intéressent au tableau aux Etats-Unis, ainsi que des collectionneurs privés en Europe, selon Eric Turquin.
La toile ne rejoindra pas les collections françaises. Après l'avoir classée trésor national, empêchant sa vente à l'étranger jusqu'en novembre 2018, l'Etat français a laissé s'écouler le délai au cours duquel il pouvait l'acquérir.
Le manque de certitude sur son authenticité ou sa valeur, alors que le budget des musées nationaux est réduit, a pu jouer dans la décision de l'Etat de ne pas se porter acquéreur.
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