"La Nation pleure trois de ses enfants morts en héros parce que leur engagement, le sens qu'ils avaient donné à leur existence, était de sauver la vie des autres", a salué le chef de l'Etat devant plusieurs milliers de personnes rassemblées pour une cérémonie d'hommage devant le prieuré Saint-Nicolas, qui surplombe la baie des Sables-d'Olonne, où s'est déroulé le drame.
"C'est bien toute la Nation qui s'incline devant la douleur digne de leurs familles, leurs compagnes, leurs enfants, leurs parents et tous leurs proches. Chères familles, aujourd'hui le chagrin l'emporte, mais (...) soyez fières comme la France est fière d'eux", a ajouté le président.
Le chef de l'Etat a remis la Légion d'honneur aux quatre rescapés de l'équipage du canot Jack Morisseau. Puis il a décoré les trois cercueils, recouverts du drapeau tricolore, élevant les sauveteurs au rang de Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.
"Les Français ont reconnu dans cet acte de bravoure ce qui à la fin constitue notre peuple: le fait d'être capable de donner sa vie pour un compatriote", a souligné M. Macron. "Cette décoration scelle le lien indéfectible qui toujours vous unira."
Dimitri Moulic, mécanicien bateau de 37 ans, Alain Guibert, marin pêcheur de 51 ans, et Yann Chagnolleau, patron pêcheur retraité de 54 ans, avaient été pris au piège à l'intérieur de leur vedette, après l'implosion des carreaux de la cabine, en pleine tempête Miguel. Les quatre rescapés étaient parvenus à nager 200 mètres et à atteindre le rivage. Le marin pêcheur est toujours porté disparu.
"Navires obsolètes"
Emmanuel Macron a étendu cet hommage à l'ensemble de "la famille des sauveteurs en mer" dont plusieurs centaines de bénévoles, en vestes orange, étaient venus de toute la France.
"Nous nous battrons pour faire vivre ce beau modèle solidaire et fraternel du sauvetage en mer", a-t-il promis.
Dans l'assistance, Valérie Courcimeaux avait ainsi fait le déplacement depuis l'île d'Aix (Charente-Maritime) avec cinq autres bénévoles de sa station SNSM (société nationale de sauvetage en mer): "C'est du courage, de l'abnégation et peu de reconnaissance. La plupart des gens ne savent même pas qu'on est bénévole."
"Pour les petites stations c'est très dur (financièrement, ndlr). Quand la vedette tombe en panne, c'est le drame", a-t-elle déploré.
"On est obligés de vendre des casquettes et des t-shirts pour payer notre gasoil et nos vedettes... C'est pas notre boulot. On a un peu l'impression de faire la manche", a renchéri Michel Lepehun, 59 ans, bénévole à la station SNSM de Damgan (Morbihan).
"La SNSM n'a pas les capacités financières pour renouveler sa flotte. Les navires obsolètes continuent à braver les tempêtes", a déploré jeudi l'association Robin des bois dans un communiqué de presse.
La station SNSM des Sables-d'Olonne avait acquis une nouvelle vedette en 2016, mais qui n'était pas en état de fonctionnement le jour du drame. C'est donc le Jack Morisseau, construit en 1986, qui avait pris la mer.
En fin de cérémonie, les vedettes de la SNSM et les bateaux réunis devant le front de mer ont fait retentir leurs cornes de brume en guise de dernier hommage.
Suivis par les familles des défunts, les cercueils portés par des sauveteurs ont quitté la cérémonie sous des applaudissements nourris.
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