Si les primaires démocrates sont très ouvertes, Joe Biden reste, pour l'heure, le favori des sondages pour affronter le milliardaire républicain, en quête d'un deuxième mandat de quatre ans.
S'exprimant en même temps, depuis Council Bluffs et Mount Pleasant, deux villes distantes de quelque 400 km, les deux septuagénaires aux parcours radicalement différents se sont tous deux posés en défenseurs infatigables des intérêts des fermiers américains. Mais ont aussi multiplié les piques.
"Il est le plus faible mentalement" des candidats en lice, avait asséné le président américain avant même de s'envoler pour l'Iowa, qualifiant son possible adversaire démocrate de "crétin".
Très remonté, le locataire de la Maison Blanche a semblé mettre en cause la capacité à gouverner de l'ancien vice-président de Barack Obama. "Il a l'air différent, il se comporte différemment, il est même plus lent qu'avant. Je ne sais pas...", a-t-il lâché, dans une formulation pleine de sous-entendus.
"Les autres ont beaucoup plus d'énergie", a-t-il ajouté, dans une référence à la vingtaine d'autres hommes et femmes qui espèrent décrocher l'investiture démocrate.
De son côté, l'ancien sénateur démocrate a attaqué frontalement l'ex-homme d'affaires de New York sur sa politique économique, l'accusant d'avoir oublié les plus défavorisés, qui ont contribué à sa victoire-surprise de 2016, et d'être déconnecté de l'Amérique qui souffre.
"Facile de jouer les durs"
"Il joue à l'homme intraitable", a-t-il dit, évoquant le prix de la guerre commerciale que le président américain a déclarée à Pékin. "Mais c'est facile de jouer les durs quand ce sont d'autres qui payent les pots cassés (...) Trump ne comprend pas les données de base (de l'économie)".
"Je pense que Trump représente une menace existentielle pour l'Amérique", a-t-il lâché dans un discours prononcé sur un ton un peu monocorde.
Depuis le lancement de sa campagne, Joe Biden tente de se positionner au-dessus de la mêlée, comme le seul capable d'attirer le vote des cols bleus dans plusieurs Etats-clés remportés par Donald Trump en 2016.
Mais le vieux lion démocrate, omniprésent dans la vie politique américaine depuis près d'un demi-siècle, doit d'abord passer par la case des primaires. Et la route s'annonce difficile, comme l'a prouvé son récent volte-face sur le financement fédéral de l'avortement, qui l'a placé en difficulté face à ses jeunes rivaux.
Signe inquiétant: son avance dans l'Iowa - premier Etat à voter dans le long processus de la primaire démocrate - se réduit sur ses adversaires, selon un sondage Des Moines Register/Mediacom/CNN publié ce week-end.
Dans cette étude, il est crédité de 24% des intentions de vote des électeurs de l'Iowa (contre plus de 30% à l'échelle nationale), tandis que derrière lui trois candidats émergent nettement, au coude-à-coude: Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Pete Buttigieg.
L'Iowa oscille depuis un quart de siècle entre démocrates et républicains: il a été remporté par Donald Trump en 2016, par Barack Obama en 2012 et 2008, par George W. Bush en 2004, par Al Gore en 2000...
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