En allusion au mouvement des "gilets jaunes" en France, le chef de l'Etat français a par ailleurs reconnu de nouveau avoir fait une "erreur fondamentale" non de fond mais de méthode.
"Nous avons peut-être parfois construit des bonnes réponses trop loin de nos concitoyens en considérant qu'il y avait des sachants et des subissants. C'était une erreur fondamentale", a-t-il admis.
Plus globalement, il a réclamé le retour à une "économie sociale de marché où chacun trouve sa part", au lieu d'une "captation des richesses par quelques-uns". Sinon "on nourrit les extrêmes", a-t-il dit, comme l'an dernier au Forum de Davos.
"Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme qui profite de plus en plus à quelques-uns. Je ne veux plus que nous considérions que le sujet d'ajustement économique et de la dette prévaut sur les droits sociaux", a lancé M. Macron.
"Quand le peuple ne trouve plus sa part de progrès", il peut être "attiré par l'autoritarisme, qui dit: +la démocratie ne vous protège plus contre les inégalités de ce capitalisme devenu fou. Nous allons faire des murs, des frontières, sortir de ce multilatéralisme, il est mou+."
"On ne peut pas défendre ce que je dis à l'OIT et dire ensuite au FMI ou autour de la table du Conseil européen: +vous allez vous ajuster face à la crise financière et réduire vos droits sociaux+. Ca doit être terminé", a-t-il insisté, plaisant la cohérence.
"Ou dire à l'OMC: +c'est formidable le commerce, il faut négocier des accords avec tout le monde, quelle que soit leur sensibilité sociale et environnementale. Et vive le dumping, ça ira mieux, ça enrichit tout le monde+", a-t-il ajouté, se défendant de tenir un discours "crypo-marxiste" à l'OIT et libéral en France.
Le chef de l'Etat a souhaité que le G7 organisé fin août à Biarritz appelle tous les pays à se doter d'ici 2030 d'un système de protection sociale pour tous. Il a aussi appelé à un "ordre public social" incluant un salaire minimum, comme la France le défend au niveau européen, et la création au G7 d'un "fonds à impact social et environnemental".
"La crise que nous vivons peut conduire à la guerre et à la désagrégation des démocraties, a-t-il averti. Tous ceux qui croient, sagement assis, confortablement repus, que ce sont des craintes qu'on agite se trompent, ce sont les mêmes qui se sont réveillés avec des gens qui semblaient inéligibles, ou sortis de l'Europe, alors qu'ils pensaient que ça n'adviendrait jamais."
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