Ce projet des autorités hongkongaises pro-Pékin, qui suscite la colère de la population et, selon ses détracteurs, placera la population à la merci d'un système judiciaire chinoins opaque et politisé, a été à l'origine fin avril de la plus importante manifestation à Hong Kong depuis le "Mouvement des Parapluies" de 2014.
Il a suscité des critiques des juristes, des milieux financiers et de diplomates occidentaux inquiets pour leurs ressortissants.
Dans une chaleur étouffante, les manifestants ont défilé dans les rues étroites de l'île principale, formant un cortège bruyant et brandissant des pancartes rouges "No extradition".
Marco Ng a fermé son café pour rejoindre la marche. "Notre ville est plus importante que mon commerce", a-t-il déclaré.
"Si nous ne protestons pas, le gouvernement ne prendra pas en compte nos inquiétudes".
"La voix du peuple n'est pas écoutée", a dénoncé Ivan Wong, un étudiant de 18 ans. "Cette loi n'affectera pas seulement la réputation de Hong Kong en tant que centre financier international, mais aussi notre système judiciaire. Cela a des conséquences pour mon avenir".
De nombreux manifestants ont indiqué ne plus croire aux engagements de l'exécutif hongkongais de ne pas envoyer sur le continent les critiques du pouvoir chinois.
Jeudi déjà, des milliers d'avocats hongkongais, dans une prise de position très rare pour leur profession, avaient défilé contre "une menace envers l'Etat de droit".
Les autorités tentent de faire voter au Conseil législatif (LegCo, le "Parlement" local) ce texte qui autoriserait les extraditions vers les pays, dont la Chine continentale, avec lesquels il n'y a pas d'accord en ce sens.
L'exécutif de la région semi-autonome affirme que cette loi doit combler un vide juridique et qu'elle est nécessaire notamment pour permettre l'extradition vers Taïwan d'un Hongkongais recherché pour meurtre.
Mais ses détracteurs affirment que ce dossier de meurtre n'est qu'un prétexte pour satisfaire Pékin.
La suspicion envers la Chine est renforcée par une série de disparitions de personnalités critiques envers le pouvoir chinois, dont un groupe d'éditeurs dissidents et un milliardaire, qui sont ensuite réapparues en détention sur le continent.
En vertu de l'accord de rétrocession conclu entre Londres et Pékin, Hong Kong jouit jusque 2047 d'une semi-autonomie et de libertés qui n'existent pas en Chine continentale.
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