L'Association des professionnels soudanais (SPA), clé de voûte de la contestation, a appelé à la "désobéissance civile" à partir de dimanche pour protester contre le Conseil militaire au pouvoir. Elle l'accuse de la violente répression qui s'est abattue sur le pays depuis la dispersion sanglante du sit-in installé devant le QG de l'armée à Khartoum, le 3 juin.
La "grève générale" et la mise en place de barricades sur les routes sont les principaux outils de la "désobéissance" évoqués par la SPA.
"La désobéissance civile et la grève générale sont nos moyens pacifiques pour arracher notre droit à la vie face à la barbarie des milices", a déclaré la SPA dans un communiqué. Elle a prévenu que cette campagne ne se terminerait qu'avec l'instauration d'un pouvoir civil.
Dimanche, à Bahri, quartier du nord de la capitale, la police antiémeute a rapidement tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui rassemblaient des briques, des pneus, des pierres, des bouts de fer ou des troncs d'arbres, a indiqué un témoin à l'AFP.
"Presque toutes les routes dans le quartier de Bahri ont des barrages. Les manifestants empêchent même les habitants d'aller au travail", a déclaré ce témoin, qui a dit avoir été lui-même interrogé par un groupe de protestataires.
Quelques voitures circulaient dimanche matin dans la capitale, mais les transports en commun semblaient absents. La plupart des commerces sont restés portes closes.
De nombreux passagers attendent devant l'aéroport alors que le trafic aérien tourne au ralenti depuis près d'une semaine.
La dispersion du sit-in, opération condamnée par la communauté internationale, et la vague de répression qui lui a succédé, ont coûté la vie à 115 personnes, selon un bilan du comité de médecins proche de la contestation. Le gouvernement a donné le chiffre de 61 morts.
Des milliers de personnes campaient devant le QG de l'armée, lieu emblématique de la contestation, depuis le 6 avril, dans le prolongement d'un soulèvement populaire inédit déclenché le 19 décembre.
Après la destitution par l'armée du président Omar el-Béchir le 11 avril, les manifestants ont réclamé le départ des généraux et le transfert du pouvoir aux civils. Mais les négociations entre contestation et militaires ont été suspendues le 20 mai, faute d'accord.
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