Cette nouvelle exposition fait résonner les démarches de huit photographes contemporains, qui ont travaillé sur le thème du jardin. S'ils font preuve d'une recherche esthétique, ces artistes peuvent aussi choisir de donner au jardin cultivé une dimension politique et militante.
Un condensé d'humanité !
Henk Wildschut est le plus engagé des artistes choisis pour figurer dans l'exposition. Dans le désert jordanien, il observe les jardins de fortune aménagés par les réfugiés syriens. C'est dans cet environnement peu propice que se développent des mini-potagers ou des jardinières de fleurs. L'artiste choisi une approche documentaire en recueillant les témoignages des jardiniers amateurs. Cette activité de jardinage qui semble incongrue dans ce contexte social et politique semble en fait offrir un peu de réconfort aux réfugiés qui, après avoir tout perdu, retrouvent un semblant de propriété et de dignité en cultivant une plante.
Dans une approche également documentaire, Lucas Foglia photographie des détenus de la prison de New-York engagés dans des activités de jardinage dans un jardin botanique adjacent à la prison. Saisis sur le vif, ces détenus retrouvent un peu d'humanité et de joie de vivre en pratiquant le jardinage. Ces deux artistes ont réalisé ces séries en prenant en compte le facteur humain puisqu'elles sont le fruit de résidence et d'échanges avec les protagonistes.
La racine comme matériau sculptural
L'artiste plasticienne Diana Scherer étudie la valeur sculpturale des racines. En plantant des fleurs dans un vase puis en cassant les vases une fois que les racines ont poussé, elle révèle ainsi des beautés cachées. Elle constitue une série photographique sur fond neutre sur ce thème mais pousse aussi la démarche plus loin en utilisant les racines comme matériaux de création. Contraintes par un support géométrique, les racines d'herbes en épousent les formes. Elle crée ainsi des textiles végétaux aux motifs variés en ne conservant que les racines de ces plantes. Avec ce tissu végétal elle imagine même des tenues originales. Diana Scherer est intervenue dans le cadre du réseau diagonal, structure dédiée à la photographie contemporaine, dans le lycée horticole d'Évreux. Des œuvres d'élèves ayant travaillé selon sa démarche seront d'ailleurs présentés dans l'espace d'exposition.
Multiplier les points de vue
Les photographies de Guillaume Viaud restituent une performance réalisée en 2008 dans les jardins de Monet, à Giverny, dans laquelle l'artiste interroge la notion de point de vue. Équipé d'un cube de miroir porté en sac à dos, l'artiste déambule deux heures dans les jardins fleuris du peintre et offre aux visiteurs une vision inédite des jardins. Le cube éclate en effet la composition de l'image en ouvrant des fenêtres dans le cadre de la nature.
Kim Boske travaille également sur la notion de point de vue, en compilant une centaine de photos de jardins superposés. Elle tente ainsi de restituer l'essence même du jardin, dans une image paroxystique de nature exubérante. Elle condense pour cela en une seule œuvre de multiples points de vue.
• Lire aussi. [photos] Les travaux du futur parc des Bruyères avancent à Rouen
• Lire aussi. Le Havre : les premiers projets de "Nature en ville" voient le jour
• Lire aussi. Le Havre : des jardins pour les résidents de Flaubert
• Lire aussi. Un acteur de Game of Thrones en séjour à Rouen !
Jusqu'au 28 septembre au Centre photographique, à Rouen. Gratuit. Tél. 02 35 89 36 96
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.