Dans la liste d'ingrédients de ces steaks, dont la distribution a été "immédiatement stoppée": excès de gras, tissus de mauvaise qualité, amidon et soja.
"Les associations ont été très réactives, elles se sont aperçues que l'aspect n'était pas naturel et elles nous ont prévenus, ce qui nous a permis de lancer des contrôles", a expliqué sur RTL, qui a révélé l'affaire, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie Agnès Pannier-Runacher.
Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les faits sont susceptibles d'être qualifiés de tromperie en bande organisée.
"C'est du pénal, on va jusqu'à deux ans de prison, c'est un million euros d'amende, on va transmettre au procureur et il est hors de question que ce type d'attitude se reproduise", a confirmé Mme Pannier-Runacher.
Ces steaks hachés ont été fournis par une entreprise française s'approvisionnant auprès d'un industriel polonais. Un intermédiaire français a également été identifié. Les noms de ces sociétés n'ont pas été divulgués en attendant que la justice soit saisie.
Les dirigeants des deux entreprises françaises ont été entendus par les enquêteurs et les autorités polonaises ont été saisies.
La répression des fraudes, alertée fin mars, a depuis mené une quarantaine de contrôles sur des échantillons concernés, qui se sont tous révélés concluants sur la mauvaise qualité des steaks. Elles montrent néanmoins qu'il n'y a pas de danger pour la santé des consommateurs.
Les steaks ont été distribués à quatre associations (la Croix Rouge, la Fédération française des Banques Alimentaires, les Restaurants du Coeur et le Secours Populaire) dans le cadre d'un marché financé par le Fonds européen d'aide aux plus démunis.
En 2018, 1.500 tonnes de steaks hachés surgelés ont ainsi été achetées pour un montant de 5,2 millions d'euros.
Dans un communiqué commun, les quatre associations victimes de cette fraude ont annoncé "avoir demandé une compensation financière pour faire face aux frais de stockage engendrés par cette situation".
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