"Vétérans, nous savons ce que nous vous devons: la liberté", a lancé, en anglais, le président français depuis le cimetière américain de Colleville-sur-Mer, évoquant le "pari fou de faire libérer l'Europe du joug nazi par la mer".
"Au nom de mon pays, je veux simplement vous dire merci", a-t-il ajouté, sous un grand ciel bleu dans ce site majestueux surplombant la falaise qui compte 9.387 croix ou étoiles de David blanches parfaitement alignées.
Parmi ces vétérans, Jack Ewald, 94 ans, qui a débarqué à Omaha Beach et n'aurait manqué ces cérémonies "pour rien au monde". Lui ne se voit pas en héros. "Nous n'avons rien fait de spécial. Nous nous sommes protégés les uns les autres", assure-t-il à l'AFP.
Étape clé de la libération de l'Europe, ce débarquement est le plus important de l'histoire par le nombre de navires engagés: 6.939 navires ont débarqué 132.700 hommes sur les plages de Normandie.
"Fierté de notre Nation"
"Vous êtes la fierté de notre Nation", a de son côté lancé M. Trump à l'adresse des vétérans américains présents, dont une cinquantaine du Jour J.
"Il y a 75 ans jour pour jour, sur ces côtes, sur ces falaises, 10.000 hommes ont versé leur sang et des milliers ont sacrifié leur vie pour leurs frères, leurs pays, et pour la survie de la liberté", a-t-il ajouté, avant de louer les liens "indestructibles" entre les Etats-Unis et leurs alliés.
Le président français a aussi profité de l'occasion pour adresser un message plus politique à son homologue américain, pourfendeur du multilatéralisme, qui brandit sans relâche son slogan "L'Amérique d'abord".
"Nous ne devons jamais cesser de faire vivre l'alliance des peuples libres", a-t-il lancé, citant en exemple les Nations unies, l'Otan et l'Union européenne, autant d'institutions que le milliardaire républicain critique régulièrement.
En début de la matinée, Theresa May et Emmanuel Macron avaient entamé ces célébrations côté français en dévoilant la première pierre du futur mémorial en hommage aux militaires britanniques, à Ver-sur-Mer (Calvados).
Le président français a réaffirmé la solidité "des liens singuliers" entre la France et le Royaume-Uni malgré la perspective du Brexit, et juste le prochain départ de Mme May de la tête du gouvernement britannique.
Un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé dans toute la région. Au total, 5.700 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés, principalement pour sécuriser les lieux concernés par ces célébrations; sites historiques et mémoriels, axes de circulation, etc... Des démineurs de la Sécurité civile ont été requis, de même que 500 pompiers et 12 équipes de SAMU.
MM. Macron et Trump devaient se retrouver en milieu de journée pour un tête-à-tête très attendu, qui aura lieu à la préfecture de Caen.
Leurs relations ne sont plus, loin s'en faut, au beau fixe.
Le 13 novembre, à peine rentré de Paris, où il avait célébré la paix avec d'autres dirigeants du monde, Donald Trump s'était vivement attaqué à son homologue français. Les Français "commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les États-Unis n'arrivent", avait-il affirmé, en référence à l'occupation par l'Allemagne nazie à partir de 1940 jusqu'à la libération par les Alliés.
La FSU, la CGT et la France insoumise ont appelé à manifester jeudi à 17h30 à Caen contre la venue de Donald Trump, qui incarne, selon eux, "le racisme, le sexisme et le climato-négationnisme".
"Ne jamais oublier"
Mercredi à Portsmouth, Donald Trump, Emmanuel Macron et la reine Elizabeth II ont donné le coup d'envoi des célébrations de ce 75e anniversaire.
Les 16 pays représentés ont adopté une "Déclaration" pour "faire en sorte que les sacrifices du passé ne soient jamais vains et jamais oubliés". Leurs représentants ont assisté mercredi soir au départ en bateau de 300 vétérans britanniques pour la France.
Jeudi après-midi, Emmanuel Macron doit rendre hommage au commando Kieffer, après avoir rencontré deux vétérans français à Bayeux.
Au total plus de 280 événements ont été labellisés pour ce 75e anniversaire. De cinq à six millions de touristes sont attendus en 2019 sur les sites historiques normands.
Près de 3.000 civils normands ont perdu la vie les 6 et 7 juin, soit presque autant que de militaires alliés le Jour J.
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