"Si on m'avait dit, il y a plus de 30 ans, qu'il y aurait une Coupe du monde féminine au Havre, je n'y aurais pas cru." Et pourtant, Olivia Detivelle va le vivre ce Mondial dans la cité océane (Seine-Maritime), à partir du samedi 8 juin 2019. En regardant en arrière, cette figure du football au Havre voit tout le temps passé et les efforts fournis par des pionnières, qui ont donné aux filles une place dans ce sport. Ces pionnières, Olivia Detivelle en fait assurément partie, même si, pour elle, tout s'est fait très naturellement.
"J'ai toujours baigné dans le foot.", raconte la quadragénaire, un maillot du Havre AC sur le dos. "Quand j'avais 9 ans, j'ai dit à mon père : 'tu vas au HAC ce soir ? Tu m'emmènes.' Je me souviens qu'on avait gagné 3-0 contre Blois d'ailleurs. C'était le début d'une histoire."
Une histoire qui l'a conduite dès 12 ans au KOP ciel et marine, le groupe de supporter du Havre : "J'ai débarqué avec mon maillot et mon écharpe. Je me suis intégrée donc on m'a donné des responsabilités." Jusqu'à la présidence du KOP, pendant 21 ans. Elle s'est retrouvée là, une petite fille puis une femme au milieu d'hommes. Un destin rare mais sans conséquences explique-t-elle : "Ça ne m'a jamais choqué et j'ai l'impression qu'autour de moi on ne s'est pas non plus interrogé. C'est juste une question de compétence."
"Quand j'étais au collège, ma prof refusait obstinément que je joue au foot."
Dans le KOP, elle a pu s'intégrer facilement mais son aventure avec le football a tout de même été ralentie par certaines barrières. "Quand j'étais au collège, ma prof refusait obstinément que je joue au foot." Pour les filles, c'était gymnastique et danse. "Heureusement, ça a bien changé !" s'amuse-t-elle aujourd'hui. Et c'est en partie grâce à la Coupe du monde 1998 d'après elle. "Il n'y avait pas beaucoup de femmes dans les supporters mais avec ce Mondial, les choses ont changé et depuis, c'est grandissant." Elle espère donc que le tournoi féminin aura le même effet. "C'est l'héritage que ça doit laisser : ouvrir les portes du foot féminin, attirer les femmes vers le sport."
Marraine du Programme volontaires
Aujourd'hui, Olivia Detivelle a laissé la présidence du KOP pour lancer son entreprise dans le domaine de la correction et de la rédaction de texte. Mais le football est toujours très présent dans la vie de cette mère de deux enfants. "Dans la maison, il y a des posters des années 1980-90-2000 et des petits fanions de tous les déplacements, témoigne son fils Guillaume, 11 ans. C'est rempli de foot !"
Cette passion a tapé dans l'œil des organisateurs de la Coupe du monde qui l'ont désignée marraine du Programme volontaires au Havre pour aider à trouver des bénévoles. Il y a eu 900 candidats et 270 retenus.
Lors de ce Mondial, elle sera évidemment dans les tribunes, à chanter et encourager les joueuses. Pour ce qui est des pronostics, "jamais, ça porte malheur !" mais quand même, "Si l'équipe de France soulève la Coupe du monde, ce sera une super promo pour le sport féminin chez nous."
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