Son fonctionnement a été rétabli dans la nuit, a indiqué l'administration fiscale mardi matin.
"Impots.gouv.fr, devant l'afflux trop important de connexions de derniers moments connaît quelques difficultés. J'ai donc demandé [à la direction générale des finances publiques] de laisser 48h de + (jeudi minuit) pour déclarer ses revenus", avait écrit lundi soir le ministre de l'Action et des Comptes publics Darmanin sur son compte certifié Twitter avec le mot-dièse #administrationbienveillante.
"Il y a eu énormément de connexions ce soir, plus de quatre millions de nos compatriotes qui se sont connectés si j'ose dire au dernier moment pour remplir leur feuille d'impôts", a ensuite déclaré M. Darmanin, interrogé sur la radio Franceinfo.
Le ministre a attribué cette affluence exceptionnelle et tardive, à 24 heures de l'échéance initiale, à "l'effet de ce long week-end ensoleillé" de l'Ascension, mais aussi "à l'augmentation du nombre de gens qui télédéclarent" et "sans doute à un peu de procrastination".
"La vérité, c'est que plus de 3 millions de personnes qui se connectent en même temps, évidemment, c'est un peu la rançon de la gloire et de la facilité de la déclaration d'impôts par internet: ça bugue", a constaté M. Darmanin.
Il a laissé entendre que le site internet de l'administration fiscale avait réagi à ce grand nombre de demandes simultanées en l'interprétant comme une attaque informatique.
"Lorsqu'il y a des millions de connexions en quelques minutes, ce site se protège" en refusant de nouvelles connexions, a-t-il expliqué, se félicitant du fait que l'administration n'ait "pas perdu les données fiscales" des contribuables lors de cet incident.
Mardi soir minuit constituait jusqu'ici l'échéance de déclaration des revenus en ligne pour les résidents des départements du numéro 50 (Manche) à ceux des Outre-Mer, comprenant donc les départements densément peuplés de l'Ile-de-France.
Déclarations "papier" découragées
Avant celle-ci, deux autres échéances ont expiré depuis le 21 mai et ces "deux premières vagues se sont très bien passées", selon M. Darmanin.
La déclaration "papier" classique, désormais minoritaire, est quant à elle censée avoir été envoyée avant le 16 mai.
Parmi les nouveautés de la campagne de déclaration 2019 figurait en effet la généralisation de la déclaration en ligne: les adeptes de la version papier encouraient en théorie une amende de 15 euros s'ils s'obstinaient à faire parvenir leur déclaration par courrier.
Les contribuables dont la résidence principale n'est pas connectée à internet ou qui sont dans l'incapacité d'effectuer cette démarche pouvaient notamment continuer à utiliser le papier, en signalant leur situation à l'administration.
Selon un décompte sur le site impôts.gouv.fr, plus de 21,5 millions de personnes avaient déclaré leurs revenus en ligne jusqu'à dimanche soir.
Au total, 38,3 millions de foyers fiscaux doivent déclarer les revenus courants ou bien exceptionnels perçus en 2018. Parmi eux, seuls 16,8 millions, soit 43% des foyers, sont imposables.
Ce "bug" de lundi soir ternit un bilan positif pour Bercy depuis la mise en place du prélèvement de l'impôt à la source, début 2019, qui s'était déroulé globalement sans accroc.
"Il y a forcément un petit problème qu'on va réussir à résoudre (...) nous allons évidemment faire les choses pour que ça ne se reproduise plus", a promis M. Darmanin.
"C'est d'autant plus vrai que l'année prochaine, nous allons mettre fin à une partie de la déclaration d'impôts, puisque grâce à l'impôt à la source, 11 millions de nos compatriotes, 11 millions de foyers fiscaux, n'auront plus à remplir de déclarations d'impôts", a-t-il ajouté.
Le ministre a néanmoins mis en garde les contribuables qui attendraient à nouveau le dernier moment pour faire connaître leurs revenus à l'administration: "Essayons de ne pas tous les déclarer jeudi dans la soirée, parce que sinon on risque d'avoir à peu près le même problème".
A LIRE AUSSI.
L'heure de vérité pour la réforme du prélèvement à la source
Impôt sur le revenu: 95% des contribuables paieront moins, selon Darmanin
La baisse de l'impôt sur le revenu entrera en vigueur en janvier 2020, annonce Darmanin
Algorithmes et "police fiscale": le plan anti-fraude de Bercy se précise
Prélèvement à la source: "il n'y a pas de bug", assure Darmanin
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.