La désillusion, forcément. Si le rêve est passé tout près pour l'outsider Benoît Paire (38e mondial), qui a servi pour le match au 5e set face à Kei Nishikori (7e), la claque a été bien plus violente pour Gaël Monfils (17e), brutalement sorti par l'Autrichien Dominic Thiem (4e) en trois sets 6-4, 6-4, 6-2.
. Monfils, Paire, deux de chute
Ce ne sera donc pas -encore- pour cette fois pour le Parisien, demi-finaliste ici en 2008, mais qui, onze ans plus tard, a grillé un joker de plus Porte d'Auteuil.
Monfils y croyait. Et du coup le public français aussi. Tous les signaux étaient au vert avant ce match face à l'épouvantail Thiem, 4e joueur mondial, finaliste ici la saison dernière, et redoutable sur terre battue. Un début de saison rafraîchissant, avec un nouveau coach, un titre, deux demi-finales, et une confiance énorme née du début de son tournoi parisien, sans aucun set perdu en trois matches... Les espoirs étaient grands.
Ce match face à Thiem devait d'ailleurs permettre de savoir où se situait la meilleure chance française. La réponse est implacable: encore bien trop loin. Le coup de bambou n'en est que plus douloureux.
Un début de match catastrophique (4-0 en 18 minutes), un stress palpable en fin de deuxième manche, et un troisième set parfait de Thiem ont tué tout espoir pour le Français qui visait un deuxième succès en Grand Chelem contre un membre du top 5.
Le scénario est bien différent pour Benoît Paire. L'Avignonnais a lui failli réaliser l'improbable dans un match au scénario déluré. Interrompu dimanche soir par la nuit alors qu'il était mené 2 sets à 1 par Nishikori, il est parvenu in extremis lundi à recoller au Japonais non sans avoir sauvé deux balles de match au 4e set. Il s'est ensuite détaché, a mené 4-1, puis a servi à 5-3 dans la 5e manche pour le match... Sans jamais réussir à conclure, finalement battu 6-2, 6-7 (8/10), 6-2, 6-7 (8/10), 7-5.
"Quand je me retrouve à mener dans le cinquième, cela cogite un peu dans ma tête. Ce n'est surtout pas ce qu'il faut faire, mais ce n'est pas ma faute. C'est plus facile à dire qu'à faire", a expliqué l'Avignonnais, passé tout près d'accrocher son meilleure résultat en Grand Chelem. Le 38e joueur mondial a toutefois vécu deux belles semaines si l'on ajoute sa victoire au tournoi de Lyon juste avant Roland-Garros.
"Quand j'aurai des enfants, quand je serai plus vieux, quand j'aurai une copine, je pourrai leur raconter tout cela et leur montrer des vidéos", s'est amusé le Français.
Le constat est aussi sans appel: cela fait maintenant trois ans de suite qu'aucun Français n'a joué un quart de finale à Roland-Garros. Le dernier s'appelait Richard Gasquet, en 2016 (défaite face à Andy Murray).
. Djokovic toujours implacable
Lui en revanche survole son tournoi jusqu'ici. Novak Djokovic, le N.1 mondial, n'arrête pas d'impressionner depuis le début de la quinzaine. Et il n'a pas changé de ligne de conduite face au 45e joueur mondial, l'Allemand Jan-Lennard Struff, qui disputait son premier huitième de finale en Grand Chelem. Jamais inquiété, le Serbe n'a laissé filer que 7 jeux (6-3, 6-2, 6-2) en une heure et demie, qualifié pour les quarts de finale sans avoir cédé le moindre set depuis le début. Un parcours qui commence à faire vaciller le statut de favori de Rafael Nadal. Sa quête d'un quatrième titre du Grand Chelem de suite, ce qu'il a déjà fait une fois, a également été ponctué d'une petite marque historique: "Djoko" est le premier joueur de l'histoire de Roland-Garros à atteindre les quarts de finale dix années de suite.
Les choses devraient enfin se corser pour lui en quarts où il croisera la route de l'Allemand Alexander Zverev, N.5 mondial, vainqueur de l'Italien Fabio Fognini, 12e mondial, en quatre sets 3-6, 6-2, 6-2, 7-6 (7/5).
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