Quatre ans après une visite d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, à Belfort le 28 mai 2015, Bruno Le Maire est attendu dans le Cité du Lion à 15H30 pour échanger avec les représentants des salariés de General Electric et les élus locaux de "l'avenir industriel du site".
Avant son arrivée, les syndicats organisent à 15H00 une assemblée générale ouverte à tous les salariés et citoyens, pour évoquer les détails du plan social et débattre des actions de mobilisation susceptibles d'être organisées.
La semaine dernière, l'annonce de la volonté du groupe américain de supprimer plus de 1.000 postes en France, dont 792 dans l'entité belfortaine qui produit des turbines à gaz et 252 dans celles dédiées aux "fonctions supports", a secoué toute la ville.
GE emploie quelque 4.300 salariés à Belfort, dont 1.900 dans l'entité gaz.
"Je veux être clair, Belfort ne fermera pas. Il restera le premier site industriel de GE Power en Europe. Nous y avons des compétences d'excellence", a assuré le directeur général de General Electric France, Hugh Bailey, dans une interview au Journal du Dimanche.
"Nous avons 16.000 employés en France, c'est plus que certaines entreprises du CAC 40, sur 20 sites industriels. Nous exportons 90% de notre production depuis la France. Nous y avons des compétences uniques. La France est stratégique pour GE", a insisté M. Bailey.
"Bailey, c'est super menteur. La seule fois où on l'a rencontré, c'était le 6 mai à Belfort en présence de tous les syndicats et de la direction il nous a dit droit dans les yeux +ne vous inquiétez pas, il n'y aura aucune délocalisation d'activité+ alors que le plan était déjà ficelé", balaie Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC, le syndicat majoritaire dans l'unité turbines à gaz.
"S'il font un plan à 800 (suppressions de postes, NDLR) dans le gaz, le site est condamné, le business est condamné et on ne pourra pas diversifier une fois qu'on aura licencié tout le monde", ajoute-t-il.
"Provocation"
"Autant j'ai l'impression que le gouvernement par le biais de Bruno Le Maire essaie de faire avancer les choses, autant je suis très inquiet des déclarations de M. Bailey, qui frisent la provocation", a réagi le maire (LR) de Belfort Damien Meslot, disant "attendre GE sur la baisse du plan social, qui est surdimensionné par rapport à la baisse du marché (des turbines à gaz)".
Parmi les pistes de diversification du site évoquées par la direction figurent les énergies renouvelables, le stockage d'énergie et la fabrication de pièces aéronautiques.
Bruno Le Maire, qui s'est engagé la semaine dernière devant l'Assemblée nationale à garantir "l'avenir industriel de Belfort", avait évoqué pour sa part l'aéronautique, la rénovation des centrales électriques et les énergies renouvelables.
Dimanche, le gouvernement a haussé le ton face à GE, par la voix de la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, Agnès Pannier-Runacher. "On ne se laissera pas embobiner par de belles paroles", a-t-elle prévenu sur Europe 1, précisant que M. Le Maire demanderait "des explications emploi par emploi et des développements industriels".
Quelques jours avant la confirmation du plan social, l'intersyndicale de GE Belfort avait fustigé "l'ignorance" du ministre qui avait estimé qu'"il n'y (avait) pas de débouchés" pour les turbines à gaz produites sur le site belfortain.
"Le marché du gaz 50 hz (dont les turbines sont fabriquées à Belfort, NDLR) représente 75% du marché mondial, dont les capacités vont doubler d'ici 2040 d'après l'Agence internationale de l'énergie", affirmait au contraire l'intersyndicale.
Les pistes pour sauver le site sont attendues au-delà du cercle des salariés de GE. "Quand on supprime un emploi direct, on estime que l'on supprime 3 à 4 emplois indirects", explique Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, pour qui "la diversification doit aussi se faire avec les sous-traitants".
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