Le défi est de taille, en termes techniques et en termes de ressources. Le musée maritime, fluvial et portuaire de Rouen (Seine-Maritime) s'est lancé dans la reconstitution à l'échelle un cinquième de la Dauphine. Il s'agit du navire à bord duquel Giovanni da Verrazzano a embarqué depuis la Normandie pour trouver un passage entre la Chine et l'Europe. C'est ainsi qu'il a découvert la baie de New-York en 1524.
Un chantier épaulé par des Compagnons du devoir bénévoles
"Le navire va faire à peu près neuf mètres.", explique Patrice Mabire, charpentier en charge du chantier. Parmi les difficultés sur cette reconstruction, celle de trouver des plans qui correspondent au navire. "J'ai recherché des archives et on s'est finalement inspiré d'un baleinier basque qui a coulé au large du Canada et dont l'épave a été retrouvée. Il est de la même époque.", explique l'artisan. C'est la seule inspiration dont il dispose pour reconstruire le navire historique. "Personne ne sait comment il a été fait. On essaye de se rapprocher d'une vérité. La nôtre." Pour l'épauler, il compte sur des Compagnons du devoir, qui viennent régulièrement à l'atelier de manière bénévole. Parmi eux, Morgan Labaisse, apprenti de 18 ans, qui s'est pris de passion pour le projet : "Je suis très intéressé par la charpente maritime, donc j'ai tout de suite accepté le projet."
Morgan Labaisse, 18 ans, vient travailler une fois par mois sur le chantier. - Pierre Durand-Gratian
Une chance pour le jeune apprenti d'être formé à la technique bien particulière de la charpente maritime. "Ici, rien n'est droit. Rien n'est d'équerre. C'est uniquement du travail de courbe et, normalement, c'est ce que l'on fait à la fin de notre cursus.", explique le jeune homme, qui veut persévérer dans cette voie.
Une maquette pédagogique
Pas question pour la maquette de rejoindre la mer : elle sera pédagogique, à destination des écoles et des visiteurs. "Il s'agit de comprendre comment un bateau de cette époque était conçu et, surtout, comment 50 bonshommes pouvaient vivre dessus !", explique Patrice Mabire. La pièce sera donc ouverte sur les côtés et sur les ponts, pour que l'on puisse visualiser l'organisation du navire.
Avec l'Armada qui approche, un chapiteau sera installé dans la cour du musée, pour que le grand public puisse assister au travail en cours sur la maquette.
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