Fustigeant les incertitudes liées à cette réforme et les réorganisations en cours à la SNCF, sources d'inquiétude pour les salariés, CGT, Unsa, SUD et CFDT - les quatre syndicats représentatifs du groupe ferroviaire - battront ensemble le pavé parisien.
Ce sera la première manifestation nationale unitaire pour les cheminots depuis la promulgation de la loi de réforme du rail, fin juin 2018. Un texte que n'avaient pas bloqué 36 jours de grève sur trois mois, au printemps dernier.
La loi planifie l'ouverture à la concurrence du transport national ferroviaire de voyageurs, à compter du 1er décembre prochain. Elle instaure l'arrêt des embauches au statut de cheminot à partir du 1er janvier 2020, jour où la SNCF sera transformée en plusieurs sociétés anonymes.
Pour mardi, pas d'appel national unitaire à la grève cette fois. Mais la CGT-Cheminots a lancé des appels locaux, l'Unsa ferroviaire a déposé un préavis hexagonal, tandis que celui, illimité, de SUD-Rail daté de mars 2018 est toujours actif. Seule la CFDT-Cheminots n'appelle pas à cesser le travail.
La SNCF s'attend cependant à peu de perturbations sur l'ensemble du réseau mardi: "Le trafic sera normal pour les TGV, les Intercités, les Transiliens, l'Eurostar et Thalys et quasi normal pour les TER", a indiqué dimanche à l'AFP une porte-parole de la société ferroviaire.
Pour les TER, les perturbations attendues concerneront seulement "un train sur deux dans les Hauts-de-France et un sur cinq dans la région Centre-Val de Loire".
"Situation sociale alarmante"
Parmi les objectifs des syndicats : alerter sur la "situation sociale alarmante" à la SNCF, où les "réorganisations permanentes" entraînent des suppressions de postes et "détruisent les collectifs de travail"; dénoncer l'"impréparation" de la réforme, que le gouvernement doit encore compléter avec "des ordonnances et des décrets"; "peser sur les négociations à venir" avec le patronat sur la convention collective nationale (CCN) du transport ferroviaire et celles avec la direction de la SNCF pour un nouveau cadre social remplaçant le statut d'ici à la fin de l'année.
Une semaine avant la manifestation parisienne, la CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, annonçait à la presse "9.000 inscrits CGT" à ce défilé, y voyant la promesse d'"une forte mobilisation". L'Unsa ferroviaire, deuxième syndicat, plaçait "à 15.000 manifestants" le seuil d'"une réussite".
Mais les cheminots ne seront pas seuls mardi après-midi sur le parcours de la manifestation, de la place d'Italie jusqu'à la gare Montparnasse.
Le cortège sera renforcé par des retraités du rail, des élus, comités de défense de lignes ferroviaires et associations d'usagers. Des salariés d'autres secteurs seront aussi présents, venus de la restauration ferroviaire, l'agroalimentaire, la culture ou la fonction publique.
Sont également attendus des agents de la RATP, où la CGT a déposé un préavis de grève pour "défendre le service public de transport".
Dès 11H00, un premier rassemblement aura lieu devant le siège de l'organisation patronale UTP, l'Union des transports publics et ferroviaires.
Et après le 4 juin ? Pour l'Unsa, cette mobilisation sera "un coup de semonce" face à un gouvernement "dogmatique", dont "le seul objectif semble être de faire éclater le monopole de la SNCF".
La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat du groupe public, "n'exclut pas de remettre en route la mobilisation au-delà de la manifestation, si c'est nécessaire, si les promesses ne sont pas tenues, si les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions".
Le 4 juin doit permettre aux cheminots d'"exprimer leur inquiétude et leur colère", mais c'est aussi "un avertissement", a estimé SUD-Rail, troisième syndicat. S'il "n'est pas pris en compte, l'ouverture d'un conflit avant la fin de l'année paraît inévitable".
Même calendrier à la CGT : après "l'étape" de mardi, "si le gouvernement ne change pas d'attitude vis-à-vis des cheminots, il pourrait avoir des surprises avant la fin de l'année".
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Le gouvernement s'attelle à la réforme ultra sensible de la SNCF
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