Après des dénégations, Mohamed Hichem M., arrêté lundi, est finalement passé aux aveux au cours de sa garde à vue.
Ce jeune homme radicalisé a ainsi "indiqué avoir prêté allégeance en son for intérieur" au groupe Etat islamique "et reconnu avoir déposé devant la boulangerie", située rue Victor-Hugo, en plein coeur de Lyon, "l'engin explosif, qu'il avait préalablement confectionné", a expliqué le procureur de la République Rémy Heitz dans un communiqué.
Selon une source judiciaire, il a également "reconnu avoir actionné l'engin explosif". A ce jour, cet attentat n'a fait l'objet d'aucune revendication.
Au terme de sa garde à vue, le suspect, Algérien âgé de 24 ans, a été présenté vendredi matin au parquet de Paris et doit désormais comparaître devant un juge d'instruction dans le cadre d'une information judiciaire qui sera ouverte pour "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste", "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et "fabrication, détention et transport d'explosif en relation avec une entreprise terroriste". Le parquet va demander son placement en détention provisoire.
Vendredi vers 17H30, un jeune homme à vélo, avec casquette et lunettes de soleil, avait déposé devant une boulangerie d'une rue piétonne un sac en papier contenant une bombe artisanale qui contenait une charge "de 250 à 400 grammes de TATP associée à des billes d'acier et des vis, un dispositif de déclenchement à distance par télécommande et une source d'énergie composée de 8 piles", a détaillé le procureur.
En perquisitionnant au domicile familial, à Oullins, en banlieue lyonnaise, les enquêteurs ont découvert "dans la cuisine" des éléments susceptibles d'entrer dans la composition du TATP, un explosif instable utilisé lors des attentats jihadistes du 13 novembre 2015: "une bouteille d'eau oxygénée, une bouteille d'acide chlorhydrique, une bouteille d'ammoniaque, un sac kraft contenant de nombreuses piles (...) du fil électrique" mais aussi "un kit de survie", détaille le communiqué.
"L'exploitation" de l'ordinateur qu'il utilisait jusqu'à la fin 2018 a en outre "mis en évidence des recherches sur Internet révélant un intérêt pour les thèses djihadistes et l'activité de l'EI", a poursuivi le procureur.
Inconnu des services de police et de la justice, il est arrivé en France en août 2017 avec un visa touristique, valable 90 jours, a indiqué M. Heitz, ajoutant qu'il était donc "actuellement en situation irrégulière".
Le procureur a par ailleurs fait état d'un bilan de 14 personnes blessées - contre 13 annoncées auparavant - "qui présentent des incapacités comprises entre 1 et 30 jours".
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