Selon Yannick Rousselet, EDF va devoir refaire huit soudures non conformes et cela va prendre "deux, trois ans".
Le coût de l'EPR est pour l'heure, officiellement, de 10,9 milliards d'euros. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit se prononcer "courant juin" sur ces huit soudures. En avril, un groupe d'experts du gendarme du nucléaire avait conclu qu'EDF devrait les réparer. EDF, qui proposait de les laisser en l'état, en prouvant qu'elles ne posaient pas de problème de sûreté, doit être entendu ces prochains jours par l'ASN. Réparer ces soudures difficilement accessibles implique de détruire une partie du génie civil.
"L'ASN ne va pas aller contre l'avis des experts. L'affaire est pliée.", estime Yannick Rousselet, interrogé après une réunion de la commission locale d'information (CLI) de l'EPR de Flamanville organisée aux Pieux (Manche) avec EDF, l'ASN, des syndicats, des élus locaux et des associations.
Malfaçons, surcoûts et délais non respectés
À la question de savoir si le calendrier qui prévoyait un démarrage de l'EPR fin 2019 était modifié, le responsable du chantier chez EDF, Bertrand Michoud, a indiqué à l'AFP qu'EDF attendait la décision de l'ASN pour se prononcer.
"Si un jour l'EPR démarre et que le pilotage se fait de la même façon que les soudures, ça va être des accidents graves avec des conséquences plus importantes.", s'est de son côté "inquiété", durant la réunion, Guy Vastel, de l'Association du contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO).
"Si on est dans la même démarche que pour les soudures, on fabrique et ensuite on regarde, et qu'on démarre l'EPR et après on regarde s'il fonctionne, moi je suis très inquiet.", a-t-il ajouté. EDF a répondu que "des enseignements avaient été tirés" de l'expérience des soudures.
"Quand on voit qu'il suffisait de prendre le catalogue du fournisseur pour voir noir sur blanc qu'il y avait un problème, on n'est même plus dans le cadre d'une réglementation complexe, on est juste dans la lecture du catalogue !", a relevé Yannick Rousselet durant la réunion. "Il semble qu'il y ait un délai de quasiment deux ans entre le moment où, à l'atelier, on voit un problème, et le moment où on prévient l'ASN", a déploré le militant.
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