Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump affiche sa volonté de parvenir à "l'accord ultime" entre Israéliens et Palestiniens, espérant réussir là où tous ses prédécesseurs - républicains comme démocrates - ont échoué.
Mais l'équation s'annonce particulièrement délicate: les Palestiniens boycottent l'administration américaine depuis que Washington a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël en décembre 2017.
M. Kushner, qui ne cache pas son intention de susciter l'adhésion d'une partie des Palestiniens en faisant miroiter la promesse d'un véritable développement économique, sait qu'il aura besoin du soutien des pays arabes alliés des Etats-Unis.
Après le Maroc, il se rendra ainsi en Jordanie, puis en Israël jusqu'au 31 mai, a indiqué un responsable de l'exécutif américain sous couvert d'anonymat.
Jared Kushner a rencontré mardi le roi du Maroc Mohammed VI lors d'un entretien organisé à la résidence royale de Rabat. Les discussions ont porté sur "les évolutions et les développements que connaît la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient", ainsi que sur le partenariat stratégique entre les Etats-Unis et le Maroc, a indiqué à l'AFP un porte-parole du palais.
Les discussions menées à Rabat avant un dîner de rupture du jeûne du ramadan se sont tenues en présence d'un autre conseiller de Donald Trump Jason Greenblatt, ainsi que, côté marocain, du conseiller du roi Fouad Ali El Himma et du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Dans la soirée de mardi, M. Greenblatt s'est dit sur Twitter "honoré" d'avoir partagé ce repas "avec sa majesté le roi Mohammed VI", dont il a loué la "sagesse". "Le Maroc est un ami important et un allié des Etats-Unis", a-t-il déclaré.
Plan entouré du plus grand secret
Quels pays participeront à la conférence de Manama, la capitale de Bahreïn, les 25 et 26 juin ? La question, cruciale pour le devenir de ce plan dont le contenu politique n'a toujours pas été dévoilé, fait l'objet d'intenses spéculations. Si les Emirats arabes unis ont confirmé leur présence, les Palestiniens ont, sans surprise, confirmé qu'il ne faudrait pas compter sur eux.
Intitulé "De la paix à la prospérité", le rendez-vous de Bahreïn doit réunir, outre des responsables gouvernementaux, des représentants de la société civile et du monde des affaires.
Selon la présidence américaine, il s'agit d'une opportunité pour "encourager le soutien à des investissements et initiatives économiques potentiels qui pourraient être rendus possibles par un accord de paix".
Mais les Palestiniens ont dénoncé avec force, par la voix de Saëb Erakat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), les tentatives visant à promouvoir "une normalisation économique de l'occupation israélienne de la Palestine".
"Notre objectif n'est pas d'améliorer les conditions de vie sous l'occupation, mais d'atteindre le plein potentiel de la Palestine en mettant fin à l'occupation israélienne", a-t-il martelé.
Bashar al-Masri, l'un des hommes d'affaires palestiniens les plus en vue, qui a travaillé avec des partenaires internationaux et en coopération avec Israël pour investir 1,4 milliard de dollar dans la construction de la nouvelle ville palestinienne de Rawabi, a lui aussi décliné l'invitation à la conférence.
S'il reste évasif sur le contenu de son plan, entouré du plus grand secret, Jared Kushner promet depuis plusieurs mois des idées nouvelles, soulignant que les approches traditionnelles n'avaient pas permis de parvenir à un accord. Il refuse ainsi de parler de la solution dite "à deux Etats", israélien et palestinien, pourtant au coeur de la diplomatie mondiale depuis des années.
A l'issue de sa tournée au Maroc, en Jordanie et en Israël, M. Kushner se rendra, en fin de semaine, à Montreux, en Suisse, puis à Londres où il participera à la visite d'Etat au Royaume-Uni de son beau-père Donald Trump.
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Conflit israélo-palestinien: le contre-pied de Trump sans effet immédiat
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