Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique Sergio Moro avait déjà annoncé dans la nuit de lundi à mardi que des places seraient libérées dans des prisons fédérales.
C'est dans ces prisons de haute sécurité que sont envoyés généralement les détenus les plus dangereux, notamment les leaders de factions criminelles, pour les isoler des autres prisonniers.
La plupart des victimes de lundi sont mortes étranglées. L'administration pénitentiaire a expliqué que l'intervention rapide de la police militaire dans les prisons avait permis d'éviter un bilan de "près de 200 possibles victimes".
Le ministre a également annoncé l'envoi d'une "équipe d'intervention" dans les prisons de l'Etat d'Amazonie (Amazonas en portugais), où la surveillance a été renforcée et les visites suspendues pour un mois.
Le gouverneur Wilson Lima a indiqué mardi à la presse locale que 20 hommes devaient arriver en renfort dans la journée et 80 autres d'ici la fin de la semaine.
727.000 détenus
"Nous avons envoyé ces renforts à Manaus (capitale de l'Etat d'Amazonie), mais il s'agit dans un premier temps d'une réaction à ce qui s'est passé. L'idéal serait de pouvoir travailler dans la durée pour éviter ce genre de choses", a déclaré mardi le ministre Moro depuis le Portugal, en marge d'une conférence sur la corruption près de Lisbonne.
Pour lui, cette situation est due à l'incapacité des autorités de l'Etat d'Amazonie à "contrôler" le système carcéral.
"Le meilleur moyen de réduire la population carcérale est la baisse de la criminalité, qui reste très élevée au Brésil", a ajouté le ministre, qui a soumis récemment au Congrès un projet de loi anticriminalité controversé, prévoyant notamment d'élargir la notion de légitime défense pour les policiers qui abattent des suspects.
Trois des quatre prisons où les massacres ont été perpétrés lundi sont très proches les unes des autres et situées non loin de Manaus.
Dimanche déjà, 15 corps avaient été retrouvés au complexe pénitentiaire Anisio Jobim (Compaj), à l'issue de ce que les autorités locales ont décrit comme une "rixe entre détenus".
Lundi, quatre autres prisonniers ont été tués dans cet établissement, théâtre en janvier 2017 d'une rébellion sanglante qui avait duré une vingtaine d'heures et avait fait 56 morts, un des pires massacres de l'Histoire dans des prisons brésiliennes.
Le Secrétariat à l'Administration pénitentiaire d'Amazonie (Seap) a indiqué dans un communiqué que cette tuerie avait été "motivée par un conflit interne entre membres d'une même faction de narcotrafiquants".
Avec près de 727.000 détenus recensés en 2016, le Brésil compte la troisième population pénitentiaire du monde, souvent secouée par des drames liés aux affrontements entre gangs rivaux.
La capacité des prisons est deux fois moindre, environ 368.000 places, la plupart avec des conditions insalubres, dans ce pays de près de 210 millions d'habitants qui est l'un des plus violents au monde.
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