Carapaz l'invité de la semaine
"Je me sens comme l'un des favoris mais, au Giro, tout peut arriver", a estimé lundi le porteur du maillot rose, quatrième de la course l'an passé pour sa première participation. En deux journées, l'Equatorien (26 ans mercredi) a renversé la table. Il compte 47 secondes d'avance sur le Roglic et 1 min 47 sec sur Nibali. Il affiche surtout une forme éblouissante et présente un registre complet. Le plus fort en montée jusqu'à présent (avec son coéquipier Mikel Landa), il a rivalisé en descente.
"Nibali est sans doute l'adversaire le plus dangereux à cause de son expérience et de son passé. Mais Roglic aura le dernier chrono en sa faveur", commente le coureur né sur les hauts plateaux andins et formé en Colombie.
L'inconnue tient à sa gestion du maillot rose ("ça ne me gêne pas, je ne suis pas stressé", a-t-il dit lundi). A sa prise de risques aussi, s'il veut suivre Nibali dans les descentes. Au soutien de Mikel Landa enfin, qui a pris le départ du Giro dans l'habit de leader de l'équipe Movistar.
Une fois de plus, le Basque (5e à 3 min 15 sec) se retrouve dans la situation de lieutenant. C'est oublier qu'il a les moyens de gagner lui aussi la course. "C'est un ami avant d'être un coéquipier", affirme Carapaz, très diplomate: "Je l'admire beaucoup, il a un palmarès impressionnant."
Roglic le dérèglement
Un parcours sans faute... jusqu'au dérèglement de la machine dimanche sur les rives du lac de Côme. Samedi, le Slovène pouvait se féliciter d'avoir passé sans encombre les premières étapes de montagne. Quitte à laisser Carapaz endosser le maillot rose et les responsabilités qui l'accompagnent.
Mais l'écart a grandi brutalement, de 7 à 47 secondes, après le pataquès de son changement de vélo, dû notamment à l'absence de sa première voiture d'équipe, et les efforts supplémentaires pour revenir qu'il a payé ensuite. Meurtri, le mutique Roglic constate les dégâts. Sans aucun lieutenant en montagne (forfait de Gesink, abandon de De Plus), il apparaît vulnérable au moindre contre-temps. Même si sa position reste solide, avec la perspective d'un chrono de 17 kilomètres pour terminer (il avait distancé Carapaz de 1 min 55 sec sur 34 km à Saint-Marin).
Sa tactique, basée sur la neutralisation de Nibali, relève de la logique -peut-il faire autrement ?- mais touche à ses limites. "Il doit agir autrement. Sinon, je ne gagnerai pas mais lui non plus", avait prévenu l'Italien, vendredi, au soir de la première arrivée au sommet.
Nibali le repère
Repère de la course qu'il est le seul du trio à avoir déjà gagné, le "Squale" doit livrer une course-poursuite au classement. S'il a déjà réussi pareille performance -le retournement de situation était bien plus aléatoire en 2016 !-, le champ des opportunités se réduit. Il peut cependant trouver des alliés de circonstance décidés à se refaire ou intéressés par le gain de l'étape, tel le Britannique Simon Yates.
Le Mortirolo, où la pluie est annoncée, présente mardi la première occasion. Le Sicilien connaît le redoutable col qu'il a grimpé à deux reprises dans le Giro (2010 et 2017). La descente aussi, rapide, technique, dangereuse.
La suite ? il faudra attendre samedi, dans les Dolomites, pour la dernière étape de montagne. A moins que la fatigue, accumulée dans les longues étapes de plaine puis dans les cols de ce Giro souvent pluvieux, rebatte les cartes à l'improviste.
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