Pour l'avant-dernier rendez-vous de la saison, l'équipe des Rendez-vous de la cervelle propose une réflexion sur la place du doute dans l'urbanisme : une approche originale et audacieuse de la discipline dont nous parle Fabienne Quéméneur, instigatrice de ces rendez-vous culturels décalés.
Est-ce la première fois que les Rendez-vous de la cervelle sont accueillis à la Halle aux toiles ?
Fabienne Quéméneur: "Oui tout à fait. Après avoir investi de longues années la salle Sainte-Croix des Pelletiers à Rouen, nous avions le désir avec la ville de Rouen de retrouver un lieu central, en complément aux salles que nous investissons dans l'agglomération de Rouen pour ce rendez-vous mensuel. Nous avons donc la chance d'investir un lieu dédié aux manifestations culturelles, mais aussi un espace brut et modulable, propice à nos scénographies conçues spécialement par les plastiqueurs pour chaque opus. Cela nous permet aussi d'augmenter la jauge, car les Rendez-vous de la cervelle sont très suivis et rassemblent toujours beaucoup de spectateurs."
Cet opus a pour titre Toute ville est un doute, pourquoi avoir choisi ce thème ?
"L'urbanisme est un sujet qui me passionne. En dehors de mon investissement pour les Rendez-vous de la cervelle je fais partie de l'Agence nationale de psychanalyse urbaine qui depuis dix ans couche les villes sur le divan. Cet organisme aborde le territoire urbain comme une entité vivante. La ville n'est pas pensée en termes de statistiques et de fonctionnalités, mais nous interrogeons la dimension humaine d'une ville qui ne serait pas conçue pour les usagers, mais avec ses usagers. C'est une interrogation qui me tient à cœur et l'urbanisme est une discipline à laquelle nous faisons référence régulièrement au sein des Rendez-vous de la cervelle. L'année dernière, nous avions convié Sonia Lavadihnho, qui nous expliquait comment se réapproprier l'espace urbain, mais nous avons également accueilli d'autres philosophes de l'urbain comme Luc Gwiazdzinski, qui était venu nous parler de la notion de frontière urbaine. La philosophie de l'urbain est encore une discipline méconnue."
Votre invité est cette fois Thierry Pacquot, qui est-il ?
"C'est un des représentants de cette discipline. Il est l'auteur d'une soixantaine d'ouvrages sur l'urbanisation, l'écologie ou les utopies. Il s'exprime très régulièrement sur France Culture où il expose sa pensée et c'est également un professeur. Il a notamment enseigné à l'Institut urbanisme de Paris. Il s'interroge essentiellement sur la place de l'homme dans l'architecture de la ville et défend le droit à la ville : une notion définie par Henri Lefebvre qui stipule que chaque citoyen a le droit de réfléchir à sa place dans la ville. Thierry Pacquot est un penseur très demandé, qui participe à de nombreux colloques, et nous sommes heureux et fier de l'accueillir pour une première fois aux rendez-vous de la cervelle."
Quelle sera l'originalité de ce nouveau Rendez-vous de la cervelle ?
"Aucun ne se ressemble. Le lieu qui accueille le rendez-vous de la cervelle a bien évidemment son importance. Nous sommes cette fois en partenariat avec la maison de l'architecture, qui va relayer l'évènement auprès d'un public plus expert. Il y aura encore davantage de mixité, donc entre d'une part un public de curieux, et d'autre part des spécialistes. Les ingrédients mis en place sont toujours les mêmes : deux cuisiniers qui imaginent des recettes en lien avec le sujet, un animateur qui offre un pendant burlesque au sérieux des propos, un conférencier reconnu dans son domaine, un artiste pour l'entracte et une scénographie spéciale. Mais même si les ingrédients sont les mêmes, le résultat est toujours surprenant et unique : c'est véritablement une performance !"
Lundi 27 mai à 19h30 à la Halle aux toiles à Rouen. Gratuit. lenomdutitre.com
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