L'affaire remonte à novembre 2018 quand la Russie, dénonçant une "agression", a arraisonné trois navires de guerre ukrainiens, affirmant qu'ils étaient entrés illégalement dans les eaux russes, au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014.
L'Ukraine assure avoir prévenu son voisin de l'itinéraire de ses bâtiments près du détroit de Kertch et accuse la Russie d'avoir violé le droit international.
Faute d'avancée, Kiev a finalement saisi mi-avril le Tribunal international des droits de la mer, qui siège dans la ville portuaire allemande de Hambourg, pour réclamer des "mesures conservatoires" devant forcer Moscou à remettre "promptement" les marins ainsi que les navires Berdyansk, Yani Kapu et Nikopol, selon un communiqué de la juridiction.
Le juge sud-coréen Jin-Hyun Paik doit prononcer à 10H00 GMT les conclusions de cette juridiction qui veille à l'application de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) élaborée en 1982 et reconnue par 168 pays, y compris la Russie.
Boycott russe
S'il devait rendre une décision favorable à Kiev, sa mise en oeuvre s'annonce cependant difficile car la partie russe a boycotté la procédure et récusé toute compétence au tribunal de Hambourg pour statuer sur un conflit, à ses yeux, "militaire". Moscou insiste encore sur des discussions "bilatérales".
Malgré tout, la porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères Kateryna Zelenko a dit à l'AFP espérer qu'un soutien des juges aidera "à sortir de l'impasse en ce qui concerne la libération des marins et des bateaux militaires".
Une décision en faveur de Kiev s'ajouterait aux efforts des Occidentaux pour faire pression sur le président russe Vladimir Poutine et tenter de relancer le processus de paix du conflit dans l'est de l'Ukraine.
Récemment en visite à Moscou, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a, lui, appelé le Kremlin à faire un geste pour débloquer la situation, évoquant le sort des marins.
Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont de leur côté téléphoné ensemble mardi à M. Poutine pour l'encourager au dialogue, deux jours après l'investiture à la présidence ukrainienne de Volodymyr Zelensky. Ce comédien et novice en politique a été élu sur fond de lassitude face à des dirigeants jugés corrompus et incapables de sortir l'Ukraine du conflit.
L'ex-acteur de 41 ans a demandé aux Etats-Unis de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, ce qui lui a valu une mise en garde du Kremlin.
Zone très sensible
Les bateaux arraisonnés évoluaient près du détroit de Kertch, une zone maritime très sensible entre les deux pays qui relie la mer Noire et la mer d'Azov, à l'est de la Crimée.
La Russie s'était emparée de cette péninsule en réaction à l'arrivée au pouvoir à Kiev de pro-Occidentaux, portés par le soulèvement du Maïdan. Dans la foulée, une guerre larvée a éclaté dans l'est de l'ancienne république soviétique entre l'armée ukrainienne et des séparatistes russophones pro-russes soupçonnés d'être soutenus militairement par la Russie.
Le conflit a fait près de 13.000 morts en cinq ans, selon des estimations des Nations Unies. Et les accords de paix de Minsk, parrainés par Paris et Berlin et signés en 2015, n'ont jamais vraiment été mis en oeuvre.
Enfin, une seconde procédure judiciaire est en cours devant la Cour d'arbitrage de La Haye pour garantir l'accès de l'Ukraine aux zones maritimes proches de la Crimée en mer Noire, en mer d'Azov et dans le détroit de Kertch.
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