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Ascoval: le gouvernement tente de rassurer les salariés avant de les recevoir

Le gouvernement a dit jeudi croire dans les engagements pris par le repreneur de l'aciérie de Saint-Saulve (Nord), après la faillite de British Steel, avant de recevoir des salariés échaudés par une série d'autres déboires.

Ascoval: le gouvernement tente de rassurer les salariés avant de les recevoir
Le Premier ministre Edouard Philippe, ici lors d'un meeting à Valenciennes (Nord), le 21 mai 2019 - FRANCOIS LO PRESTI [AFP/Archives]

Le Premier ministre, Edouard Philippe, est monté au créneau jeudi matin pour défendre le choix de ce repreneur dans ce dossier industriel sensible, à trois jours des élections européennes en France.

"Je crois vraiment que les salariés d'Ascoval peuvent être rassurés sur le fait que le repreneur est déterminé à tenir les engagements qu'il a pris", tout comme les collectivités et le gouvernement, a déclaré M. Philippe.

Avant une réunion à Bercy dans l'après-midi avec les représentants des 270 salariés et les élus locaux, le chef du gouvernement a assuré que "la partie n'est pas perdue et nous allons la gagner".

La faillite du sidérurgiste britannique a été annoncée une semaine après la reprise de l'usine du groupe Ascoval par la maison mère de British Steel, la société Olympus Steel Ltd, elle-même détenue par le fonds d'investissement Greybull Capital.

Cette débâcle fait à nouveau planer le doute sur la viabilité du site français, et le gouvernement français s'emploie depuis mercredi à rassurer sur les débouchés et les finances de l'aciérie de Saint-Saulve, qui a déjà connu une série de déboires, dont en février le retrait d'une offre de reprise par le groupe Altifort, pourtant validée par la justice.

L'un des principaux clients du site nordiste doit être d'ici 12 à 18 mois l'usine Bristish Steel France Rail d'Hayange (Moselle) qui fabrique des rails à partir des blooms ("barres d'acier") produits Saint-Saulve.

La CFDT, syndicat majoritaire de l'usine, y a exprimé son inquiétude jeudi car elle est aujourd'hui approvisionnée par l'usine géante de Scunthorpe dans le nord-est de l'Angleterre, dont l'activité pourrait cesser une fois les actifs de British Steel vendus.

L'actionnaire attendu

"Si effectivement notre entreprise n'est pas encore en redressement judiciaire ou liquidation, celle-ci dépend directement de l'aciérie anglaise. Les conséquences d'un arrêt de l'usine de Scunthorpe seraient purement et simplement un arrêt de l'usine d'Hayange et celle de FN Steel en Hollande", ce qui "aurait probablement des conséquences importantes sur le dossier d'Ascoval Saint-Saulve", selon un communiqué du syndicat.

Dans le Nord, le président de région Xavier Bertrand a annoncé mercredi soir que le repreneur était prêt à "apporter des réponses" rapidement aux salariés.

"Les ouvriers d'Ascoval, ils sont à bout, ils en ont marre (...) et si on est pas capables de dire +voilà le projet, voilà les moyens financiers qu'on met sur la table, à quel moment l'argent sera sur les comptes pour réaliser les investissements+ (...) ils ne feront plus confiance", a-t-il estimé sur RTL.

"Nous on veut rencontrer l'actionnaire" et "avoir les fonds sur un compte de suite pour adapter les outils de productions le plus rapidement possible", a déclaré de son côté Nacim Bardi, délégué CGT, évoquant une possible rencontre vendredi avec Marc Meyohas, l'un des dirigeants de Greybull Capital.

A l'approche du vote pour les européennes dimanche, des responsables politiques de l'opposition ont vivement réagi.

Jordan Bardella, tête de liste Rassemblement national pour les européennes, a estimé sur France 2 "que quand une industrie est menacée, l'Etat doit pouvoir nationaliser de manière temporaire un site industriel", tout en critiquant "l'absence totale de stratégie industrielle" de la France et de l'Union européenne.

Le secrétaire national du PCF et député du Nord Fabien Roussel avait noté mercredi qu'"Olympus ce ne sont pas des industriels, c'est un fonds d'investissement, et on en a marre de ces fonds d'investissement qui n'ont comme critère que la rentabilité de leurs actions et qui se servent des salariés comme d'une variable d'ajustement".

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