Le texte a fait l'objet d'un déluge de critiques tant de l'opposition travailliste que des eurosceptiques de son propre Parti conservateur, entraînant ainsi la démission mercredi soir de la ministre chargée des relations avec le Parlement, Andrea Leadsom.
Ce texte, que Theresa May comptait faire voter la semaine du 3 juin, ne figure pas au programme législatif annoncé jeudi par le gouvernement aux députés. "Nous informerons la chambre sur la publication et l'introduction du projet de loi sur l'Accord de retrait après la pause parlementaire", prévue jusqu'au 4 juin, a déclaré le représentant du gouvernement Mark Spencer aux députés.
Ce recul intervient le jour même des élections européennes au Royaume-Uni, qui s'annoncent difficiles pour les conservateurs, incapables de mettre en oeuvre le Brexit, et il rapproche encore plus Mme May de la sortie.
Andrea Leadsom a expliqué mercredi soir sa démission en affirmant "ne plus croire" que le gouvernement puisse mettre en oeuvre le résultat du référendum de juin 2016 en faveur du Brexit.
Comité 1922
Le plan de Mme May prévoit une série de compromis, dont la possibilité de voter sur un second référendum et le maintien dans une union douanière temporaire avec l'UE, pour tenter de rallier la majorité des députés.
Mais en lâchant du lest, elle a hérissé les eurosceptiques de son camp, dont Andrea Leadsom, dont le départ érode l'autorité déjà bien fragile de Mme May, qui a vu partir au fil des mois une trentaine de membres de son gouvernement.
Le "comité 1922", responsable de l'organisation des Tories, s'est ainsi réuni jeudi pour discuter d'un éventuel changement de règles pour évincer le Première ministre, déjà sommée la semaine dernière par cette instance de préparer son départ.
Graham Brady, le président de ce comité, a déclaré à des journalistes qu'il la rencontrerait vendredi, une réunion qui pourrait bien sceller son sort.
L'accord qu'elle a négocié avec Bruxelles a été rejeté à trois reprises par les députés, ce qui a contraint l'exécutif à repousser au 31 octobre au plus tard le Brexit, alors qu'il était initialement prévu le 29 mars, et à organiser le scrutin européen en catastrophe.
Dans le cas improbable où les députés approuveraient le projet de loi de la Première ministre lorsqu'il leur sera présenté, Mme May entend les faire voter sur la tenue d'un second référendum sur le Brexit. Si la Chambre des communes refuse la tenue de cette consultation, le Royaume-Uni pourra quitter l'UE fin juillet.
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