En février 2012, la première victime dépose plainte au commissariat de Barentin pour faits de viol. Les faits remontent à trois ans. La victime, qui habite le même immeuble que son agresseur, est majeure depuis. Elle le décrit comme son oncle, une sorte de père de substitution. Elle vient régulièrement chez lui pour recevoir l'enseignement coranique du prévenu, qui s'érige en professeur. Lors d'une de ses visites, elle le décrit se déshabillant et s'exhibant nu devant elle, lui caressant les jambes et la poitrine, lui enlevant son pantalon et entamant un rapport sexuel. La jeune fille est à l'époque collégienne, naïve et traumatisée, et se tait lorsque le prévenu lui propose de l'argent pour ne rien dire à personne.
Après avoir dénoncé ces faits, son père l'exhorte à retirer sa plainte car il prétend qu'elle est folle. C'est ce qu'elle fait le 1er mai 2012, mais elle maintient ses accusations devant les policiers en ajoutant que cela s'était déjà passé avec une amie de sa sœur. En octobre 2012, la famille est entendue et reconnaît que, si tous les enfants ont suivi l'enseignement coranique du prévenu, la jeune collégienne a changé de comportement au fil du temps.
Il récidive
Un examen psychiatrique et gynécologique révèle un profil fragile : la jeune victime prend régulièrement des médicaments de manière incontrôlée et a fait plusieurs tentatives de suicide. D'autre part, l'examen médical souligne clairement les preuves physiologiques de rapport sexuel abouti. On apprend également qu'en 2010, une seconde plainte pour abus sexuel est déposée par une deuxième jeune fille, qui assistait assidûment aux cours dispensés par le mis en cause. La jeune fille a, depuis lors, surmonté cette épreuve beaucoup mieux que la première victime, laquelle fait des séjours réguliers en hospitalisation psychiatrique. Pour la partie civile, "les faits d'agression sexuelle sont avérés", tandis que le Procureur de la République, insistant sur la qualification de viol qui aurait dû caractériser ce dossier, ne reconnaît "aucune circonstance atténuante au prévenu". Sa défense estime qu'il y a "beaucoup trop de contradictions dans cette affaire". Après délibération, le Tribunal déclare Amadou Barro, 59 ans, coupable des faits reprochés et le condamne à une peine de trois ans de prison ferme.
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