Ces coupes font partie d'une vaste restructuration s'étalant sur plusieurs années annoncée à l'automne par le PDG Jim Hackett pour transformer Ford en un groupe plus "agile" avec des procédures de prise de décisions accélérées.
Le constructeur automobile américain n'a pas donné lundi le détail précis sur les suppressions de postes par région, ni par métier mais a indiqué qu'il allait réduire les fonctions d'encadrement de 20%, "ce qui devrait conduire à des économies annuelles d'environ 600 millions de dollars", a indiqué une porte-parole à l'AFP.
Elle a ajouté que ces coupes devaient être un mélange de départs volontaires et de licenciements secs.
Environ 800 emplois doivent être supprimés en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Mexique), dont 500 dès cette semaine, a précisé la porte-parole. Ce qui s'ajoutera aux quelque 1.500 employés ayant quitté le groupe ces derniers mois dans cette région via un plan de départs volontaires.
Même si les cadres vont être les plus affectés par cette cure d'austérité, cette décision pourrait susciter le courroux du président américain Donald Trump qui a pressé récemment, avec succès, General Motors (GM) à vendre une usine de l'Ohio (nord-est) que le constructeur avait décidé de fermer pour cause d'effondrement de la demande pour le modèle qui y était assemblé.
La Maison Blanche n'avait pas réagi à l'annonce de Ford lundi vers 18H45 GMT. L'action reculait de 0,47%.
"Pour réussir dans cette industrie très compétitive et permettre à Ford d'être en position de s'imposer nous devons réduire la bureaucratie, donner davantage de pouvoir aux managers, accélérer la prise de décision et réduire les coûts", défend le PDG Jim Hackett dans un courriel aux salariés dont l'AFP a obtenu copie.
Allemagne et France touchées
Les mesures d'économies touchent également la Chine, l'Europe et l'Amérique du Sud: "Pour l'instant, nous n'avons pas encore de détails précis pour chacune de ces régions (...) parce que la restructuration est en cours mais nous pouvons dire qu'elle devrait être finalisée d'ici la fin du mois d'août", a ajouté la porte-parole.
"Nous comprenons que ce soit un moment difficile pour nos équipes mais ces mesures sont nécessaires afin de mettre Ford sur le chemin du succès aujourd'hui et de préparer l'entreprise à se développer pour le futur", a-t-elle poursuivi.
Elle a toutefois indiqué que 5.000 des 7.000 emplois supprimés le seraient en Allemagne via des départs volontaires, conformément à une annonce faite le 15 mars.
La France, la Russie et le Brésil vont également être affectés, selon un document boursier.
Ford compte en effet fermer une usine de boîtes de vitesses en France, à Blanquefort (sud-ouest), et a déjà fermé trois de ses quatre usines en Russie pour se limiter aux véhicules utilitaires sur ce marché qui peine à se remettre de son effondrement de 2012-2016.
La part de marché du groupe américain en Europe est passée d'environ 11% en 2006 à 6,4% en 2018.
La restructuration en cours vise à économiser au total 25,5 milliards de dollars d'ici 2022 et Ford espère retrouver le peloton de tête dans la transformation en cours du secteur automobile sous l'effet de l'explosion de l'auto-partage, du covoiturage et surtout du développement de la voiture autonome et de l'accélération vers l'électrique.
Ces deux dernières technologies, très coûteuses, demandent soit de nouvelles usines soit une modernisation complète de celles existantes.
Dans cette optique, Ford est en train de réorganiser ses activités européennes et envisage une possible réduction de la production de modèles populaires comme la Fiesta, la Focus et la Mondeo.
En Amérique du Nord, le groupe de Dearborn (Michigan, nord) devrait se focaliser sur la marque Mustang, les camionnettes à plateau (pickups), les SUV (4X4 de ville) et les crossovers, véhicules prisés par les consommateurs locaux.
Il travaille également actuellement sur une alliance stratégique avec le géant allemand Volkswagen dans la voiture électrique et autonome. Les deux groupes ont déjà signé un partenariat dans les véhicules commerciaux.
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