"Je suis Vincent Lambert", "Vincent Lambert n'est pas en fin de vie, nourrissez Vincent Lambert", "ne laissez pas Vincent mourir de faim", pouvait-on lire sur les pancartes de ce rassemblement à l'appel des parents de Vincent Lambert, Pierre, 90 ans, et Viviane, 73 ans, fervents catholiques, avec l'association "Je soutiens Vincent".
Vers 15h30, les parents de Vincent sont arrivés sous la pluie et sous les applaudissements.
"Vincent n'est pas en fin de vie. Il a des réactions. J'ai des vidéos. Je les montrerai. Vincent est enfermé à clef dans le couloir de la mort. Vincent doit vivre", a déclaré Viviane Lambert.
"C'est une euthanasie déguisée. Je garde espoir. On va se battre", a-t-elle ajouté, un bouquet de muguet dans les mains, qu'elle allait ensuite déposer dans la chambre de son fils.
Les parents de Vincent se sont ensuite dirigés vers une autre entrée de l'hôpital, entourés de la foule aux cris de "la vie pour Vincent !".
Rémi, 71 ans, est venu pour soutenir Mme Lambert, qui est arrivée peu avant 16H00. "Pour elle, c'est l'horreur de l'horreur", déplore-t-il.
"Vincent Lambert doit être hospitalisé dans une clinique propre à recevoir des patients comme lui", estime Bruno, 63 ans, médecin neurologue à Lille et Paris.
La décision d'arrêter les traitements de Vincent Lambert, est au coeur d'une bataille judiciaire depuis 2013, qui oppose deux parties de sa famille : d'un côté, les parents, un frère et une soeur s'y opposent; de l'autre, son épouse Rachel, son neveu François et six frères et soeurs du patient veulent qu'il soit mis fin à un "acharnement thérapeutique".
Vincent Lambert, tétraplégique et en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, n'a pas écrit de directives anticipées.
La quatrième procédure d'arrêt des soins, demandé en avril 2018 par l'équipe médicale et soutenu par son épouse et tutrice Rachel Lambert - qui affirme qu'il n'aurait pas souhaité faire l'objet d'un acharnement thérapeutique - a été validée fin avril par le Conseil d'Etat.
Les avocats des parents ont depuis saisi le tribunal administratif de Paris et la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), qui ont rejeté leur recours. Le Défenseur des Droits a, lui, estimé vendredi qu'il "ne lui appartient pas" de trancher.
Mais après les évêques samedi, François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a lui aussi plaidé dimanche "qu'on se laisse le temps" dans le dossier Vincent Lambert, dans lequel Emmanuel Macron devrait intervenir, selon lui.
Le Comité des personnes handicapées de l'ONU (CDPH) a aussi demandé, à deux reprises, à la France de suspendre la décision dans l'attente de l'examen sur le fond du dossier.
La France répète que ces mesures conservatoires "sont dépourvues de caractère contraignant" et met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".
Les avocats se sont alors tournés samedi vers le président de la République, qui n'a pas répondu pour l'heure, et annoncé qu'ils déposeraient trois "nouveaux recours" lundi, sans plus de précisions.
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