Avant les cérémonies samedi, la sécurité a été renforcée dans le nord de l'île où vit la minorité tamoule, qui rassemble 2,5 des quelque 22 millions d'habitants du pays à majorité bouddhiste.
Le gouvernement et la haute hiérarchie militaire devaient participer à leur propre commémoration dimanche à Colombo.
Le 18 mai 2009, l'ancien président du Sri Lanka Mahinda Rajapakse avait déclaré la fin de 37 années de conflit (1972-2009), marqué par des massacres, des attentats suicides et des assassinats, entre des militants tamouls séparatistes et le gouvernement central, dominé par les Cingalais, majoritaires dans le pays.
Jusqu'à récemment, rendre hommage aux morts de la guerre était considéré comme subversif et les commémorations annuelles des Tamouls étaient réprimées par les forces gouvernementales.
Les forces gouvernementales ont érigé des monuments dans le nord pour les membres des forces de sécurité décédés et ont détruit au bulldozer les cimetières des militants Tigres tamouls, effaçant ainsi tout signe des rebelles qui contrôlaient à leur zénith un tiers du Sri Lanka.
Les forces armées ont été accusées d'avoir tué quelque 40.000 civils tamouls pendant les derniers mois de la guerre civile, une accusation récusée par les gouvernements successifs.
Les promesses gouvernementales de réforme politique et de poursuites pour les crimes commis pendant la guerre civile ne se sont pas matérialisées, relevait l'ONG International Crisis Group (ICG) dans un rapport récent.
Toutefois, l'économie et le tourisme au Sri Lanka ont connu un fort développement depuis la fin de la guerre civile.
Mais cette paix a volé en éclat depuis les attaques coordonnées commises par des kamikazes jihadistes le 21 avril contre trois églises bondées pour la messe de Pâques, et trois hôtels de luxe, qui ont fait 258 morts, dont 45 étrangers.
Les kamikazes étaient des musulmans sri-lankais, même si les attaques ont été revendiquées par le groupe Etat islamique.
Trois semaines après, des émeutes antimusulmanes ont éclaté, ciblant des mosquées, des magasins, des habitations et des véhicules appartenant à des musulmans. Un homme a été lynché par la foule.
Le général Mahesh Senanayake, chef de l'armée sri-lankaise, a assuré que ses forces feraient en sorte que les commémorations de la fin de la guerre civile se déroulent dans le calme.
"Même si nous pleurons les soldats qui ont été tués pendant la guerre, les civils (de la minorité tamoule) ont également le droit de commémorer leurs morts", a-t-il dit jeudi.
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